GUILLAUME Félix, Louis, Marie

Né le 29 novembre 1832 à Paris ; dessinateur en broderies ; affilié à l’Internationale, il s’en retira en novembre 1870 ; communard.

Guillaume « s’occupait, pour son malheur, de questions sociales depuis de longues années », et appartenait à des sociétés coopératives. Pendant la guerre, il se fit incorporer à la 1re compagnie du 195e bataillon de la Garde nationale. Membre du conseil de famille, puis délégué de sa compagnie, il acquit une certaine notoriété et, le 18 mars 1871, il se jeta, « convaincu, dit-il, dans le mouvement ». Le 22 mars, il était élu sous-lieutenant et, le 13 avril, en qualité de secrétaire, il signait le procès-verbal d’élection des officiers du bataillon. Du 24 avril au 4 mai, il fut aux avant-postes de Neuilly et combattit le 26. À partir du 4 mai, « écœuré des orgies et des pillages dont il était le témoin », il cessa de prendre part à la lutte.
Objet de renseignements favorables « au point de vue de la probité et de la conduite, mais imbu de principes très avancés », il déclara, devant le conseil de guerre, qu’il avait cru « que le sort des ouvriers pouvait être amélioré » et « que la révolution du 18 mars était nécessaire ». Mais ajouta-t-il, « je me suis trompé, j’étais aveugle et j’ai peut-être sans le vouloir fait beaucoup de mal. J’en demande pardon à la société ». Le 3e conseil de guerre ne le condamna, 17 octobre 1877, qu’à cinq ans de bannissement.
Guillaume fut conduit à la frontière belge. Sa femme vint le retrouver et ils s’installèrent à Bruxelles.
D’abord placier, il ouvrit un petit magasin où il travailla comme dessinateur ; mais, victime d’une maladie de cœur, il rentra en France un an plus tard, « réduit à la dernière misère » et se présenta au procureur de la République de Lille le 28 septembre. On lui tint compte « de sa conduite, de son repentir, de son état maladif », et le 3e conseil de guerre le condamna le 25 octobre 1878, à quatre ans et vingt-quatre jours de détention.
Le 14 janvier 1879, Guillaume bénéficia de la remise du reste de sa peine.
Il était marié, sans enfant.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article61217, notice GUILLAUME Félix, Louis, Marie, version mise en ligne le 26 juillet 2009, dernière modification le 22 août 2019.

SOURCE : Arch. Nat., BB 24/847, n° 13.321. — F. Sartorius, J.-L. De Paepe, Les Communards en exil. État de la proscription communaliste à Bruxelles et dans les faubourgs, Bruxelles, 1971.

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