HENRICY Casimir

Par François Gaudin (remplace la notice Henricy)

Né en 1814, mort le 2 mars 1900, à Paris. Journaliste républicain et démocrate, grammairien, fondateur de la société secrète républicaine La Némésis. Favorable à la Commune, il cacha Jean-Baptiste Clément après la défaite. Conseiller municipal de Paris (quartier Saint Merri, 1878-1881).

Marin à l’âge de vingt ans, Casimir Henricy navigua pendant dix ans, notamment en Polynésie et en Océanie. Il publia en 1844 à New York, La Reine Pomaré, puis à Nantes, sous forme de feuilletons, un Récit véridique, en vers et en prose, des grands événements qui se sont passés à Otaïti, où l’on verra comme quoi notre ministère a glorieusement... soutenu l’honneur du pavillon français, et La Perle de Gravelines (sans date). Mettant à profit les connaissances acquises durant ses voyages, il publia en 1845 chez Pagnerre une Histoire de l’Océanie depuis son origine jusqu’en 1845, et deux ans plus tard à la Librairie ethnographique, Les Mœurs et les costumes de tous les peuples, d’après les documents les plus authentiques, les voyages les plus récents et des matériaux inédits.
Journaliste, républicain, il fut rédacteur au National de 1830 d’Armand Marrast, puis à La Réforme. Il prit une part active à la révolution de 1848, et le 25 février, il était dans le cortège qui partit des Tuileries pour envahir l’Hôtel de Ville. Candidat malheureux dans la VIIe circonscription de Paris, son engagement républicain lui valut d’être nommé sous-préfet de Brignoles (Var). La même année, son « Banquet de la Liberté » fut chanté sur la scène de l’Opéra sur une musique de François Sudre.
Fondateur de la Société de linguistique, orientée vers la promotion des langues universelles et de la réforme de l’orthographe, il dirigea La Tribune des linguistes. Sous la Seconde République, il fut, avec Papa Vitou (qui eut pour défenseur, lors du « procès des bombes », le jeune avocat socialiste Jean-Claude Colfavru) et le vicomte de Valory, un des trois fondateurs de la société secrète républicaine La Némésis, et à ce titre, il fut condamné en 1850 à deux ans de prison, cinq ans d’interdiction de ses droits civiques et 2 500 F d’amende.
Vers 1854, il collabora, à partir de la lettre F, au Dictionnaire universel de Maurice Lachâtre, qui fut condamné, saisi et détruit en 1858. Casimir Henricy était alors proche du socialiste rationnel Jean-Guillaume Colins de Ham. Il fut probablement le secrétaire de rédaction du Nouveau dictionnaire universel de Lachâtre (1865-1870), lequel, selon la police, aurait mis, en 1869, un de ses collaborateurs à sa disposition pour faire de la propagande électorale.

Pendant la Commune, il intervint le 20 mai 1871 à la réunion publique tenue au Théâtre-Lyrique, au cours de laquelle les membres de la Commune du IVe arr. rendirent compte de leur mandat, critiquant la minorité. Après la chute de la Commune, il cacha Jean-Baptiste Clément, du 29 mai au 10 août, quai de Bercy, où il était installé comme marchand de charbon. Le chansonnier y composa « La Semaine sanglante ».

En 1877, Henricy correspondait avec Félix Pyat, alors en exil, et il le rencontra à Londres pour lui soumettre un projet de journal. L’année suivante, à l’élection du 6 janvier, il fut élu conseiller municipal de Paris, quartier de Saint Merri (IVe arr.), avec 2001 voix sur 3062 votants et publia Les Quatrains municipaux. Rôle d’équipage du vaisseau de Paris en 1878. Il échoua à l’élection du 16 janvier 1881, contre Lainé, et publia en 1882 la Merriade ou La grande bataille de Saint-Merri.
Il décéda le 2 mars 1900.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article61619, notice HENRICY Casimir par François Gaudin (remplace la notice Henricy), version mise en ligne le 26 juillet 2009, dernière modification le 8 septembre 2019.

Par François Gaudin (remplace la notice Henricy)

ŒUVRES : La Reine Pomaré, New-York, nd [1844]. — Récit véridique, en vers et en prose, des grands événements qui se sont passés à Otaïti, où l’on verra comme quoi notre ministère a glorieusement... soutenu l’honneur du pavillon français, Nantes, nd [vers 1844].— La Perle de Gravelines, nd. [vers 1844] — Histoire de l’Océanie depuis son origine jusqu’en 1845, Paris, Pagnerre, 1845. — Les Mœurs et les costumes de tous les Peuples, d’après les Documents les plus authentiques, les Voyages les plus récents et des matériaux inédits, Paris, la Librairie ethnographique, 1845. — Histoire de la Belgique, depuis son origine jusqu’en 1847, Paris, Pagnerre éditeur, 1847, 318 p. — (dir.) La Tribune des linguistes, philosophie des langues, études philologiques, questions grammaticales, réforme orthographique, alphabet universel, langue universelle, Paris, aux bureaux de la tribune des linguistes, 1858. — Les Quatrains municipaux. Rôle d’équipage du vaisseau de Paris en 1878, par un conseiller municipal, Paris, E. Dentes, 1878, 53 p. — La Merriade ou La grande bataille de Saint-Merri, Paris, Dentu, 1882.

SOURCES : Arch. Po. 1230, Ea 77. — Adolphe Chenu, Les Chevaliers de la République en 1851, Paris, éd. D. Giraud et J. Dagneau, 1851.— Procès verbaux de la Commune, op. cit., t. II, pp. 449, 459-460, 469.— Maurice Lachâtre, Dictionnaire universel, panthéon littéraire et encyclopédie illustrée..., Paris, Administration de librairie, 1852-1856 et Nouveau dictionnaire universel, Paris, 1865-1870. — Serge Dillaz, La Chanson sous la IIIe République (1870-1940), Paris, Taillandier, 1991. — Ernest Gay, Nos édiles, Paris, 1902. — François Gaudin, Maurice Lachâtre (1814-1900) : portrait d’un éditeur et lexicographe socialiste, thèse de doctorat, dir. J.-Y. Mollier, Université Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines, 2004, 2 vol.

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