LUCAS Guy, Jacques, Robert

Fils d’un mécanicien du chemin de fer déplacé à Orléans (Loiret) après les grèves de 1920, Guy Lucas perdit sa mère à l’âge de trois ans et son père à l’âge de quinze ans. Employé comme tourneur sur métaux aux Etablissements Brissonneau et Lotz à Nantes (Loire-Inférieure, Loire-Atlantique) en septembre 1939, puis comme apprenti et ouvrier jusqu’à la fin de la guerre, il vivait avec ses deux frères aînés chez sa belle-mère, qui avait eu trois autres enfants avec son père.
Le 12 avril 1944, il fut arrêté à son domicile, à une heure du matin, par la Section de police anticommuniste (SPAC) d’Angers (Maine-et-Loire) avec quatre camarades de travail. Le groupe était formé entre autres par Madame Baron, secrétaire chez Brissonneau, arrêtée et déportée en Allemagne pour avoir diffusé des tracts et écrits contre l’occupant et avoir œuvré pour la Résistance. Il furent incarcérés à la prison La Fayette à Nantes où ils retrouvèrent les camarades des Batignolles, transférés quelques jours plus tard en Allemagne. Guy Lucas et ses camarades restèrent internés administrativement jusqu’à leur évasion dans la nuit du 11 au 12 août 1944.
Entré à la SNCF en septembre 1944 comme tourneur au dépôt de Nantes-Blottereau, Guy Lucas adhéra à la CGT. Il milita à l’Union de la jeunesse républicaine de France (UJRF). Après un intermède de dix-sept mois à l’armée, il devint, en septembre 1953, visiteur des trains et travailla avec Albert Fouchier, secrétaire CGT des cheminots de Nantes, qui le fit entrer dans la vie active du syndicat. Il fut élu délégué au comité mixte d’établissement, délégué du comité mixte de la Région Ouest, délégué du personnel auprès des visiteurs et ouvriers, puis auprès des chefs visiteurs et chefs d’équipe après sa nomination comme chef visiteur vers 1963. Il prit sa retraite en juillet 1979 et se retira à Saint-Lumine-de-Clisson (Loire-Atlantique) où il adhéra activement à une petite section CGT des retraités cheminots.
Sa femme travailla aux Biscuiteries nantaises jusqu’à la naissance de leur deuxième enfant. Ils eurent quatre enfants, dont l’un, Gontran Lucas, est employé municipal à Nantes et secrétaire permanent de la CGT dans cette ville.