HENRY Léon, Victor

Il avait donc quatorze ans en 1870 lorsqu’il fut envoyé en maison de correction à la suite d’un vol ; il fut transféré, le 23 décembre, de la prison de la Roquette à celle de la Santé et confié, le 9 janvier 1871, à la Société de patronage pour les jeunes détenus. Repris deux fois après avoir tenté deux fois de s’échapper, il réussit une troisième tentative et passa dans les rangs des fédérés comme garde au 257e bataillon. « Il s’est battu avec vigueur à Neuilly à la barricade de la rue Peyronnet pendant huit jours et y a consommé les quatre paquets de cartouches qu’il avait reçus lors de son enrôlement, ainsi que d’autres munitions procurées par les fédérés, enchantés de voir cet enfant faire le coup de feu. De Neuilly, il est allé pendant quinze jours aux batteries d’Asnières. Il était à la porte Maillot lors de l’entrée des troupes. Il dit s’être alors retiré chez ses parents où il a été arrêté le 28, en tenue de garde national. »
Placé au quartier des jeunes détenus de Rouen (Seine-Inférieure), après une condamnation, le 16 décembre 1871, par le 15e conseil de guerre, à dix ans de « pension » dans une maison de correction, et dix ans de surveillance de la haute police, il passa au quartier des adultes le 26 mai 1877. Le 14 novembre de la même année, il sollicita sa grâce du président de la République « en considération, écrivait-il, de mon jeune âge qui n’a su résister au mauvais exemple ». Il fut en effet proposé pour une remise entière le 19 mars 1879 « attendu qu’il appartient à l’armée après sa libération ».