ISRAËL Benjamin, Lazare

Il était célibataire. En 1864, il était venu habiter Paris avec son père qui se remaria en 1868 ; le fils repartit pour Arpajon et passa deux ans chez un de ses oncles, marchand de nouveautés. Il vint à Paris en août 1870, travailla comme garçon chez un marchand de chevaux jusqu’en janvier 1871 puis fut sans travail. En janvier et février 1871, il subit deux condamnations à quinze jours et un mois de prison pour vagabondage.
Lors de l’insurrection du 18 mars 1871, il s’engagea dans le corps des Volontaires de la colonne de Juillet, fut envoyé au fort de Vanves jusqu’au début d’avril, alla ensuite à Issy, fut blessé et transporté à l’ambulance des Champs-Élysées où il resta trois semaines, puis à celle du chemin de fer de Vincennes ; il fut arrêté et incarcéré à Rochefort.
Un recours en grâce fut appuyé par le grand rabbin Zadoc Kahn ; d’après les renseignements de la police, Israël était un « vagabond de la pire espèce ». Le 9e conseil de guerre le condamna, le 25 mars 1872, à la déportation dans une enceinte fortifiée, avec privation des droits civiques ; le 15 novembre 1872, la peine fut commuée en déportation simple. Il arriva à Nouméa le 28 septembre 1873. Puis, le 9 mars 1877, sa peine fut commuée en huit ans de détention, avec remise d’un an le 12 décembre 1878 ; remise du reste fut accordée le 15 janvier 1879. Israël était rentré en 1877 par la Loire ; après l’amnistie, il se retira à Liancourt (Oise).