JARRIGE Pierre (et non JARIGE)

Par Jean-Jacques Jarrige

Né le 22 septembre 1831 à Daglan (Dordogne) ; tisserand et concierge ; domicilié 15, rue Houdard (Paris, XXe arr.) ; communard, déporté en Nouvelle-Calédonie.

Fils d’un cordonnier, Pierre Jarrige travailla comme domestique à l’âge de 14 ans dans une ferme puis dans un moulin. À une date inconnue, il alla à Paris et trouva à s’embaucher comme garçon de magasin puis comme tisserand ; domicilié 6, rue de la Folie Méricourt (XIe arr.), il se maria en 1869 à une passementière. Le couple déménagea ensuite 39, rue de Ménilmontant.
Pendant le Siège de Paris, il s’engagea dans la 2e compagnie de guerre du 173e bataillon de la Garde nationale et devint concierge au 6 passage de Ménilmontant. Il continua de servir après le 18 mars 1871 et déménagea rue Houdard sans payer le loyer de son ancien logement. Le 3 avril, il alla avec sa compagnie au Pont de Sèvres, puis le 7 au fort de Vanves, puis le 20 à la tranchée d’Asnières, et du 5 au 11 mai au rempart de la porte Dauphine, et ensuite à Passy et à la Muette les 13 et 14 mai. Il fut nommé au grade de sous-lieutenant et porte drapeau après s’être distingué dans les combats d’Asnières et obtenu les félicitations du colonel de la XIIe légion fédérée, Jules Montels, et d’Auguste Okolowicz qui commandait les troupes. Nommé capitaine le 17 mai, il combattit sur les barricades du XXe arrondissement pendant la Semaine sanglante et réussit à quitter Paris et rejoindre la Dordogne où il s’installa comme tisserand.
Il fut condamné par contumace, le 12 décembre 1872, par le 16e conseil de guerre, à la déportation dans une enceinte fortifiée pour « exercice d’un commandement, port d’armes et uniforme ».

Trois ans après son retour en Dordogne, il intervint pendant un incendie et fut cité pour sa bravoure dans un rapport de gendarmerie. Ainsi identifié, il fut arrêté le 3 juillet 1874 et conduit à Sarlat, puis à Paris où le 3e conseil de guerre le condamna avec circonstances atténuantes le 24 juillet 1874, à la déportation simple pour « avoir en 1871 à Paris, exercé un commandement dans des bandes armées et avoir dans un mouvement insurrectionnel porté des armes apparentes ».
Détenu au fort de Quélern, il embarqua sur la Virginie le 29 août 1874 et arriva à Nouméa le 4 janvier 1875. Il vit sa peine commuée, le 4 juin 1877, en cinq ans de détention puis remise le 15 janvier 1879. Le 20 janvier suivant il embarqua sur la Picardie et débarqua à Port-Vendres le 7 septembre.

Il retourna à Paris où il exerça une activité de journalier. Il mourut le 15 décembre 1887 au bastion 39, boulevard Ney dans le XVIIIe, partie de l’enceinte fortifiée entourant Paris à l’emplacement du futur hôpital Bichat.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article62282, notice JARRIGE Pierre (et non JARIGE) par Jean-Jacques Jarrige, version mise en ligne le 26 juillet 2009, dernière modification le 6 août 2021.

Par Jean-Jacques Jarrige

SOURCES : Arch. Nat., BB 24/834. — Arch. Min. Guerre, 3e conseil GR 8 J 70 (1794). — Arch. PPo., listes de contumaces et listes d’amnistiés. — ANOM, COL H 85. — Arch. Paris, D2R4 33 et V4E 7685 (4355). — Notes de Louis Bretonnière et Pierre-Henri Zaidman.

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