MALCURAT Pierre

Par Bernard Thiery

Né le 16 décembre 1923 à Belleville-sur-Meuse (Meuse), mort le 8 septembre 2020 ; employé à la SNCF ; secrétaire de la section de Verdun du syndicat des cheminots en 1959 ; secrétaire de l’Union locale CGT de Verdun en 1959-1962 ; membre de la commission administrative de l’Union départementale CGT de la Meuse en 1962 ; membre du PCF (1956-1981) ; comité de section du PCF de Verdun de 1959 à 1961, bureau de section du PCF en 1962, comité fédéral PCF de la Meuse de 1959 à 1962 ; adjoint au maire de Belleville-sur-Meuse de 1977 à 1989 ; résistant ; militant pour l’indépendance de l’Algérie ; militant de la défense des lignes ferroviaires.

Pierre Malcurat
Pierre Malcurat

La mère de Pierre Malcurat, Jeanne, est née en 1887 à Ornes (arrondissement de Verdun) ; bien que cette petite commune ait conservé quelques maisons, Ornes est l’un des neuf villages « morts pour la France » ; situés en « zone rouge » ils furent détruits pendant la première guerre mondiale ; elle était sans profession ; d’un premier mariage, elle avait eu deux enfants, Madeleine née en 1913 et Marcel né en 1915. Étienne, le père de Pierre Malcurat est né en 1889 dans le village d’Haudainville (arrondissement de Verdun). Issu d’une famille de sept enfants, il fut mécanicien de route au dépôt de la SNCF de Verdun. De son premier mariage avec Huguette, en 1949, il eut deux filles Danielle née en 1950 et Sylvie née en 1959. Huguette était militante à l’Union des Femmes Française (UFF), mouvement proche du PCF. Il devint cheminot à Verdun le 3 octobre 1938 alors qu’il avait 14 ans. Il fut d’abord apprenti puis obtint le CAP d’ajusteur-tourneur et adhéra à la CGT en 1945. Deux ans plus tard fut déclenché un mouvement social sans précédent depuis 1936 dans lequel la CGT eut un rôle très important. Il commença en avril par une grève massive dans les usines Renault qui s’est amplifiée en septembre notamment dans les grandes entreprises du secteur public telles que la SNCF. On compta alors 3 millions de chômeurs. Le 5 mai, les ministres communistes du premier gouvernement Ramadier (MRP, SFIO, PCF) en furent exclus. En septembre, Moscou condamna le plan Marshall qui accordait des prêts aux pays européens en contrepartie de l’obligation de ne les utiliser que pour l’achat de produits américains. L’URSS exigea de tous les partis communistes qu’ils suivent cette condamnation et rompent avec les gouvernements en place. La CGT se rangea du côté du PCF.
A la fin de l’année, la minorité réformiste et pro-atlantique de la CGT la quitta et créa FO. Pendant la seconde guerre mondiale qui dura entre sa seizième et sa vingtième année, Pierre Malcurat aida la résistance en faisant fonction de messager. Il fut secrétaire du syndicat des cheminots à l’âge de 22 ans et délégué du personnel. Il fut un organisateur et un acteur déterminé des luttes sociales, des grèves et des manifestations locales, régionales et nationales. Il s’attachait particulièrement à la formation syndicale des jeunes. Il aimait à rappeler que « Rien n’est jamais acquis sans lutte ». En 1962, il fut élu secrétaire de l’union locale CGT de Verdun qui comptait 1200 adhérents et devint membre de la commission administrative de l’Union départementale de la Meuse. Il adhéra au PCF en 1956 et fut secrétaire de section puis membre du bureau fédéral. Il côtoya les chevilles ouvrières de la CGT cheminote et de l’intersyndicale notamment Lucien Cuny, René Lefevre, Henri Basso de March, Pierre Blairet et André Doira. En 1977, il devint adjoint au maire PS de Belleville-sur-Meuse, Yves Peltier, ancien militant de FO, dans une municipalité d’union de la gauche. Il fut en charge des travaux de la commune. Il démissionna du PCF en 1981, en raison de son désaccord avec le soutien apporté par son parti à la candidature de François Mitterrand aux élections présidentielles. Au scrutin municipal de 1983, à nouveau présent sur la liste d’union de la gauche conduite par Yves Peltier, Pierre Malcurat fut réélu et à nouveau nommé adjoint aux travaux, fonctions qu’il assuma jusqu’à la fin du mandat en 1989. C’est alors que Pierre Malcurat fut à l’initiative, avec Pierre Blairet, de la création d’Autercovec, devenue Rail-Avenir, association de défense de la ligne 5 passant par Châlons-sur-Marne (Marne), commune renommée en 1995 Châlons-en-Champagne et desservant Metz (Moselle). Depuis 1870 cette ligne desservait aussi Verdun et la gare de Conflans-Jarny à Conflans-en-Jarnisy (Meurthe-et-Moselle). Il fut pendant de nombreuses années président de cette association qui eut une activité intense en direction de la population et des élus locaux et nationaux pour défendre les restrictions successives des dessertes des gares ferroviaires de la région. Devenu malentendant, il dû quitter la présidence de l’association. Il encouragea André Sonzogni à la création d’un organisme national regroupant les associations de défense du trafic ferroviaire dénommée Convergence nationale rail (CNR) qui au départ en 2011 était constituée de 4 groupements d’usagers-citoyens, de cheminots, d’élus, d’associations et de 80 de ces groupements en 2020. Pierre Malcurat fut un militant pour la paix, pour l’indépendance de l’Algérie. Il mourut à la maison de retraite proche du domicile de sa fille Sylvie dans la petite commune de Lapoutrie (arrondissement de Colmar-Ribauvillé, Haut-Rhin).

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article6249, notice MALCURAT Pierre par Bernard Thiery, version mise en ligne le 30 juin 2008, dernière modification le 16 mai 2021.

Par Bernard Thiery

Pierre Malcurat
Pierre Malcurat
Avec Pierre Blairet*.

SOURCES : Arch. comité national du PCF, comités fédéraux du PCF. — intervention d’André Sonzogni le 3 octobre 2020 lors de l’hommage rendu à Pierre Malcurat à ses obsèques civiles au cimetière de Belleville-sur-Meuse ; interviews d’André Sonzogni et de Sylvie Malcurat ; archives personnelles de Pierre Malcurat explorées par Sylvie Marcurat.

rebonds ?
Les rebonds proposent trois biographies choisies aléatoirement en fonction de similarités thématiques (dictionnaires), chronologiques (périodes), géographiques (département) et socioprofessionnelles.
Version imprimable