JUSTA François, Pierre

Par Pierre-Henri Zaidman

Né le 15 novembre 1816 à Paris ; capitaine en retraite ; domicilié 100, boulevard de Magenta (Paris, Xe arr.) ; chevalier de la Légion d’honneur ; communard.

Justa, dont la fille fut élevée à la maison nationale de Saint-Denis, s’était engagé dans le 12e régiment d’infanterie légère en 1834. Il fut admis à la retraite le 3 juin 1865 en tant que capitaine après avoir servi au régiment unique de zouaves, à la 2e compagnie des pionniers de discipline, aux 6e et 7e compagnies des fusiliers de discipline, au 23e de ligne et au 16e de ligne. Il avait servi en Afrique de 1846 à 1853 puis en 1856-1857 et avait obtenu la Légion d’honneur le 16 mars 1863. Il s’était marié en 1858 et avait créé une société en vins et spiritueux avant de travailler comme négociant en cols et cravates. Le 1er janvier 1869, il fut nommé capitaine à la 1ère compagnie du 2e bataillon de la garde mobile de la Seine. Le 10 octobre 1870, il fut rappelé à l’activité mais il fut hospitalisé le 19 novembre puis il démissionna le 8 décembre car il faisait l’objet d’une enquête pour détournement d’effets et de vivres au profit de sa famille. On l’accusait d’être « complètement invisible en service » et de tenir des « propos les plus grossiers ».

Pendant la Commune de Paris, il fit partie de l’état-major de la 2e légion fédérée comme major de place à la Bourse. Il démissionna, puis, le 26 avril 1871, il reprit ses fonctions et les conserva jusqu’à la fin.
Arrêté le 28 mai, il fut condamné, le 30 août 1871, par le 4e conseil de guerre, à la déportation simple, à la privation des droits civiques et du port de la Légion d’honneur ; détenu au Fort Boyard, sa peine fut commuée, le 24 avril 1872, en cinq ans de prison avec privation des droits civiques, il fut ensuite détenu à Saint-Martin de Ré, à Belle-Ile puis à Landerneau, sa condamnation fut réduite à un an le 16 janvier 1875 et il fut libéré le 30 août suivant. Le 5 juin 1879, la privation des droits civiques fut levée et il fut réintégré dans l’ordre de la Légion d’honneur.
Il mourut le 7 octobre 1884 à l’hôpital du Val-de-Grâce à Paris.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article62603, notice JUSTA François, Pierre par Pierre-Henri Zaidman, version mise en ligne le 26 juillet 2009, dernière modification le 2 juin 2020.

Par Pierre-Henri Zaidman

SOURCES : Arch. Nat., BB 24/729, C//3121 et LH/1392/19. — Arch. Min. Guerre, GR 8 J 105 (19), Ly 37, 5 YF 45194 et Xm 186. — Arch. Paris, V4E 5809 (2794).

rebonds ?
Les rebonds proposent trois biographies choisies aléatoirement en fonction de similarités thématiques (dictionnaires), chronologiques (périodes), géographiques (département) et socioprofessionnelles.
Version imprimable