MANAC’H Édouard

Par Jean-Pierre Bonnet, Marie-Louise Goergen, Claude Pennetier

Né le 8 novembre 1908 à Plouigneau (Finistère), mort le 1er février 1974 à Courcelles-Val d’Esnoms (Haute-Marne) ; électricien, cheminot ; responsable des comités populaires de Rueil (Seine-et-Oise) en 1942 puis du réseau Sud-Est en banlieue parisienne ; secrétaire de l’Union syndicale de la Région parisienne.

Édouard Manac’h au centre, avec une cigarette et un  béret.
Édouard Manac’h au centre, avec une cigarette et un béret.
Cliché d’une manifestation syndicale à la Libération fourni par Bérénice Manac’h

Fils d’un maçon et d’une ménagère, Édouard Manac’h était l’aîné d’une famille de cinq enfants dont trois survivront après la Première Guerre mondiale. Son père tomba en Champagne en février 1916. Édouard Manac’h entra dans la vie professionnelle comme monteur électricien chez Saunier-Duval. Le 1er 1er août 1929, avec son frère Étienne Manac’h* (le futur ambassadeur en Chine), il séjourna une nuit en prison pour avoir participé à la grande manifestation contre la guerre.

Après son service militaire, en octobre 1929-octobre 1930) dans la marine à Brest (matelot de première classe, mécanicien sédentaire), il reprit son travail chez Saunier-Duval jusqu’en mars 1937 et fut un actif syndicaliste. Il entra immédiatement aux chemins de fer et devint communiste à une date non précisée.

Mobilisé à Cherbourg au 1er dépôt en avril 1940, démobilisé au Maroc le 3 août, Manac’h retourna à la SNCF. Il fut contacté par Robert Hernio en automne 1940 pour faire partie d’un réseau clandestin communiste. Une autre source (papiers familiaux) donne janvier 1942 comme date d’entrée dans la Résistance dans le cadre du Front national (« Services homologués le 12 octobre 1949 »). Cheminot au dépôt de Rueil (Seine-et-Oise), il avait milité au syndicat des électriciens de la Région parisienne. En automne 1942, il était responsable des comités populaires de Rueil, puis en 1943 responsable de tout le secteur Sud-Est de la banlieue parisienne sous le pseudonyme de Francis Joubert. Dans un autre formulaire rempli de sa main, en 1954, pour obtenir le titre d’interné résistant, il précise ainsi ses activités : « Travaux divers. Diffusion de matériel. Collectage. Sabotage. Aide aux illégaux, etc. Responsable des “comités populaires” sur le réseau Sud-Est ».

Domicilié 2, avenue Gambetta à Bois-Colombes, il fut arrêté le 22 novembre 1943 pour infraction au décret-loi du 26 septembre 1939 et torturé à la préfecture de police par des agents des Brigades spéciales, puis emprisonné à la Santé d’où il sortit le 17 août 1944.

Le 1er novembre 1944, Manac’h devint secrétaire de la puissante Union syndicale de la Région parisienne, fonction qu’il conserva jusqu’au 31 juillet 1948. C’est lui qui présida le grand meeting syndical des services publics, au Vélodrome d’hiver, le 14 septembre 1945. La SNCF le reprit comme conducteur électricien sur les trains de banlieue. Il fut muté en 1955 au dépôt de Rueil où il occupa des fonctions peu intéressantes.

Bien que n’étant plus conducteur depuis 1955, il mena son "dernier train" le 25 septembre 1962. Du 11 juin 1963 au 10 juin 1967, il fut électricien au magasin du Printemps. Il fut adhérent du PCF et de la CGT jusqu’à ses derniers jours.

On peut s’interroger sur son double revers syndical et professionnel. Il semble avoir des raisons plus personnelles que politiques.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article6270, notice MANAC'H Édouard par Jean-Pierre Bonnet, Marie-Louise Goergen, Claude Pennetier, version mise en ligne le 30 juin 2008, dernière modification le 9 octobre 2014.

Par Jean-Pierre Bonnet, Marie-Louise Goergen, Claude Pennetier

Édouard Manac'h au centre, avec une cigarette et un béret.
Édouard Manac’h au centre, avec une cigarette et un béret.
Cliché d’une manifestation syndicale à la Libération fourni par Bérénice Manac’h

SOURCES : Arch. Nat. CAC 800.434, art. 39. — Robert Hernio, Avant que les cloches sonnent..., Préf. de Bernard Thibault, Postf. de Georges Séguy, Fédération CGT des cheminots, 2000, p. 45, 81. — Notes de Georges Ribeill. — Renseignements fournis par la mairie de Plouigneau. — État civil : acte de naissance non communiqué. — Renseignements fournis par sa nièce, Bérénice Manac’h.

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