Par Claude Pennetier
Né le 12 février 1913 à Sainte-Jamme-sur-Sarthe (Sarthe), mort le 28 décembre 2003 au Mans (Sarthe) ; cheminot ; militant communiste de la Sarthe ; député (1946-1958, 1962-1967).
Fils d’un ajusteur aux chemins de fer, musicien, et d’une couturière, né dans une famille comptant huit enfants, Robert Manceau fit ses études à l’école primaire publique de Pontlieue (mais ses sœurs à l’école religieuse) puis entra, à treize ans, à l’École d’apprentissage des chemins de fer du Mans (Sarthe). Il en sortit en 1928 muni d’un CAP. Très sportif, il pratiquait la boxe et participait aux courses cyclistes. Appelé sous les drapeaux en 1934, il demanda à être affecté dans un sous-marin. Il se maria le 3 janvier 1936 avec Jeanne, au Mans.
À son retour, Robert Manceau devint chef d’équipe dans les chemins de fer à Argentan (Orne). Son père avait de la sympathie pour le jeune Parti communiste. Robert Manceau adhéra à la CGTU et au Parti communiste en 1935, et dirigea son syndicat local. L’administration le fit déplacer après les accords de Munich pour avoir entraîné les cheminots dans une manifestation.
Mobilisé en 1939 comme affecté spécial à l’Arsenal de Brest (Finistère), Robert Manceau dit avoir été en accord avec le Pacte germant-soviétique. Il milita dans l’illégalité pendant l’Occupation et participa à la Résistance.
Installé dans la Sarthe à la Libération, Robert Manceau siégea au bureau du syndicat des cheminots du Mans et assura le secrétariat de la Fédération communiste jusqu’en 1954, puis siégea au bureau fédéral jusqu’en 1968 au moins. Il entra au Palais Bourbon lors des élections de la deuxième Assemblée constituante le 2 juin 1946, fut réélu en 1951 et 1956 puis battu en 1958 et à nouveau élu en 1962 et 1967. Il déposa le 12 juin 1947 une proposition de loi pour faire du 8 mai 1945, jour de la capitulation allemande, un jour de fête nationale. Il lui fallut plus de cinq ans pour aboutir. Après son échec de 1958 il était retourné à l’atelier avec plaisir, mais ayant vieilli et ayant perdu ses habitudes professionnelles, il revenait le soir exténué. Il ne fut pas réélu député après la dissolution de 1968. Conseiller municipal de 1947 à 1959, il devint conseiller général du 3e canton du Mans en avril 1955 grâce au désistement du socialiste de Jean-Jacques Marzorati, et fut réélu à plusieurs reprises. Réélu aux élections municipales de 1977, il fut adjoint au maire jusqu’en 1983.
Membre d’une association de parents d’élèves en 1962, Robert Manceau la présida en 1965. Il fut également président départemental du Comité d’action pour la victoire du peuple vietnamien en 1968.
Par Claude Pennetier
SOURCES : RGASPI, 495 270 318, dossier biographique. — L’Aurore sarthoise, 1946. — Comités fédéraux du PCF. — R. Jarry, Les Communistes au coeur de la lutte des travailleurs sarthois, Le Mans, 1970. — Jean Kervella, Robert Manceau, Éditions Messidor, 1990. — Renseignements communiqués par la mairie du Mans. — État civil.