LA CÉCILIA Marie [née DAVID Marie, Charlotte]

Par François Gaudin

Née le 1er décembre 1839 à Scye (Haute-Saône), morte après 1898 ; institutrice ; communarde ; militante féministe.

Marie David était institutrice lorsqu’elle fut remarquée par Louise Michel, dont elle partagea les combats. Elle fut secrétaire de la Société pour la revendication du droit des femmes. Elle épousa le 3 septembre 1870 Napoléon La Cécilia. Elle accoucha d’une petite fille qui mourut en 1871, durant la Semaine sanglante.
Après la chute de la Commune, elle alla retrouver son mari en Belgique. Ils passèrent par le Luxembourg, l’Allemagne, et émigrèrent ensuite en Angleterre, où naquit un fils, prénommé Vindex, Châteaudun, Jean, Baptiste, Jules, Charles, César, Napoléon, le 7 juillet 1872, à Londres, Mabledon place.
Devenue veuve, en 1878, elle reçut une aide de Victor Hugo et bénéficia d’une souscription soutenue par Clemenceau et Lockroy. En 1879 et 1880, elle proposait des leçons de français, d’anglais, d’italien et de comptabilité, et habita rue Sibuet, boulevard Voltaire puis rue Pavée (IVe arr.). Elle redevint institutrice, dirigea une école laïque du troisième arrondissement, puis fut nommée dame visiteuse de 2e classe du service des enfants assistés de la Seine en 1882. En 1886, Charles Longuet plaida son cas avec vigueur et lui obtint une bourse de trousseau pour son fils. L’année suivante, ce fut au tour d’Alphonse Humbert de plaider pour un quart de bourse. Jules bénéficia du statut de boursier les années suivantes. En 1889, on confia à Marie La Cécilia la direction de l’école d’Yzeure (Allier) accueillant des enfants abandonnés, puis, l‘école supprimée, elle réintégra son poste de dame déléguée avec un supplément de salaire.
Elle ne cessa pas son activité militante ; en 1893, déléguée du groupe féministe L’Égalité, elle fut reçue au Sénat pour défendre l’éligibilité des femmes ; en 1894, elle assista à l’enterrement de son amie féministe Maria Deraismes. En 1898, elle était en correspondance avec André Léo. Sa trace se perd ensuite.
Son fils unique, boursier au lycée Lakanal, fut reçu bachelier en 1891 et sa mère obtint pour lui une bourse de licence l’année suivante. Il devint professeur, exerçant à Sées (Orne) puis à Lisieux (Valvados).

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article62842, notice LA CÉCILIA Marie [née DAVID Marie, Charlotte] par François Gaudin, version mise en ligne le 26 juillet 2009, dernière modification le 5 juin 2021.

Par François Gaudin

SOURCES : Arch. PPo, B a/1005, dossier La Cécilia. — Arch. Paris, D4R1 700, registres matricules militaires, dossier La Cécilia. — Bulletin municipal officiel de la Ville de Paris, 1886. — Michèle Audin, « Marie David, femme La Cécilia », 8 septembre 2017. — Marcel Cerf, « Napoléon et Marie la Cécilia », sur www.commune1871.org [consulté le 28 avril 2021].

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