Né le 10 avril 1835 à Poitiers (Vienne), exécuté sur la plateau de Satory, commune de Versailles le 22 février 1872 au matin ; communard.
Fils d’un cordonnier, Charles Lagrange était célibataire. Employé de commerce, il avait été zouave en Algérie et réformé en 1865 à cause d’une maladie cardiaque.
Pendant le Siège de Paris, domicilié 129, rue Marcadet (XVIIIe arr.), il fut élu le 16 novembre 1870 sous-lieutenant dans la 1ère compagnie du 169e bataillon de la Garde nationale de la Seine.
Il continua son service pendant la Commune de Paris et fut élu lieutenant-payeur de son bataillon. Il lui fut reproché d’avoir commandé le piquet qui conduisit le 18 mars 1871 les généraux Lecomte et Clément Thomas du Château-Rouge à la rue des Rosiers, et d’avoir fourni le peloton d’exécution de la rue des Rosiers.
Échappé de Paris et fait prisonnier à Versailles, Lagrange s’évada le 9 octobre 1871 ; mais, le lendemain, il se présenta volontairement à Paris pour se faire arrêter. Comme on ne voulait pas le croire, il regagna Versailles.
Le 18 novembre 1871, le 6e conseil de guerre le condamna à la peine de mort. La sentence fut confirmée le 7 décembre 1871 par le conseil de révision, la Cour de cassation rejeta son pourvoi le 4 janvier et la Commission des grâces « laiss(a) à la Justice son libre cours. » Incarcéré à la prison de Noailles, il fut le « boute-en-train de la funèbre cellule » si l’on en croit Simon Mayer.
Il fut exécuté à Satory le 22 février 1872 en compagnie d’Herpin-Lacroix et de Verdaguer.
SOURCES : Arch. Nat., BB 24/731. — Arch. Min. Guerre, GR 8 J 209 (91), Ly 15, Ly 137. — Gazette des Tribunaux, 8 novembre 1871. — Notes de Louis Bretonnière. — Michel Cordillot (coord.), La Commune de Paris 1871. L’événement, les acteurs, les lieux, Ivry-sur-Seine, Les Éditions de l’Atelier, 2021. — Son acte de décès figure sur l’état-civil de Versailles n° 208 (Thierry Thomas).