LAMBRÉ Augustin, François

Né de parents inconnus ; célibataire à 38 ans ; journalier, Augustin Lambré avait travaillé comme porteur aux Halles Centrales, et demeurait 16 rue Maubuée à Paris ; de religion catholique ; il fut condamné quatre fois pour vagabondage à Paris, en mars et mai 1859, et février et juillet 1861.

Membre de la 2e compagnie de marche du 162e bataillon de Fédérés, depuis sa création et jusqu’à la fin de l’insurrection. Au cours de ces événements, il effectua deux sorties avec son bataillon, au fort de Vanves et au Mont Valérien. Pendant la semaine sanglante, au cours de la « Bataille de Paris », son bataillon se trouvant au carrefour de Buci (ou de la Croix Rouge, on ne sait exactement), il fut grièvement blessé le 23 mai 1871 sur une barricade, et transporté à l’hôpital de la Charité, où il fut arrêté et incarcéré à la prison des Chantiers à Versailles.
Condamné, le 9 janvier 1872 par le 4e Conseil de Guerre de la 1ère Division Militaire siégeant à Versailles, pour faits insurrectionnels à la déportation simple, il fut d’abord emprisonné au dépôt du château d’Oléron.

Embarqué le 3 mai 1872 à Rochefort (Charentes-Maritimes) sur le navire la Danaé, il fit partie du 1er convoi de déportés de la Commune qui arriva le 29 septembre 1872 à Nouméa, puis le 4 octobre à l’île des Pins. Affecté à la 1re commune sous le matricule 138, il avait demandé sa grâce par lettre du 15 juillet 1876. Mais il mourut « des suites de gangrène pulmonaire », le 21 octobre 1876 à l’hôpital d’Uro, île des Pins. Il fut enterré dans le cimetière des déportés à l’île des Pins, tombe n° 145.

Par décision de la Commission des grâces du 14 février 1877, sa peine fut entièrement remise et commuée en résidence obligatoire en Nouvelle-Calédonie.