MARCHAL Alphonse

Par Gabriel Désert

Né en 1861 à Lubine (Vosges) ; cheminot ; syndicaliste du Calvados.

Employé de bureau à la gare de Caen, militant syndicaliste, Alphonse Marchal participa activement à la grève d’octobre 1910 en tant que responsable du comité de grève. Membre de la commission de contrôle de l’Union départementale CGT en 1912, ses camarades l’élurent, l’année suivante, trésorier de l’Union caennaise des ouvriers et employés des chemins de fer.
On retrouve Marchal en juillet 1917, secrétaire du syndicat des cheminots de Caen, poste qu’il occupa jusqu’en novembre 1919. En septembre 1918, il était aussi secrétaire de la Bourse du Travail. Il fut délégué au congrès de Nantes, en 1917, à celui de Saintes en 1918 puis, l’année suivante il participa au congrès régional de Laval, au congrès fédéral de Paris et au congrès de Lyon.
Son activité lui valut d’être élu, en avril 1917, à la commission d’études économiques créée par le syndicat caennais des cheminots. Il participa, de 1917 à 1919, à de nombreuses réunions syndicales organisées dans les centres ferroviaires du département. Il y défendit, comme à Mézidon et Lisieux (avril 1919), la nationalisation des chemins de fer qui « doit se faire par une loi » et sans rachat.
Ami de Marcel Bidegaray, Marchal appartenait à la tendance majoritaire. En décembre 1918, il apporta, lors d’une réunion syndicale, son appui aux quatorze points de Wilson. Selon lui, « la thèse minoritaire et la thèse majoritaire ne sont, au fond, que des mots qui ont remplacé les mots de révolutionnaires et de réformistes », et il ajoutait : « Les cheminots ont toujours été patriotes, ils ont fait leur devoir et continueront à le faire » (réunion du 25 juillet 1918, tenue à Caen). Il refusa l’emploi systématique de la grève et la considérait seulement comme l’arme ultime des travailleurs quand « tous les moyens de conciliation » ont été utilisés. Il insistait fortement sur la nécessité d’une meilleure instruction, car « le mal le plus grand du prolétariat réside dans l’ignorance, le manque d’éducation sociale » (réunion d’avril 1919 à Lisieux).
Ces diverses prises de position entraînèrent des attaques de la part des minoritaires, attaques qui aboutirent, en octobre 1919, à son exclusion, pour réformisme, de la section socialiste de Caen. Le mois suivant, les minoritaires réussirent à l’évincer du secrétariat de la section syndicale où il fut remplacé par Bohuon. Marchal dut quitter Caen en décembre de la même année.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article6316, notice MARCHAL Alphonse par Gabriel Désert, version mise en ligne le 30 juin 2008, dernière modification le 21 mars 2012.

Par Gabriel Désert

SOURCES : Arch. Nat. F7/13600. — Arch. Dép. Calvados, M 9132, 9133, 9133 bis. — 50 000 Adresses du Calvados. — Ch. Billy et J. Quinette, Le Mouvement ouvrier dans le Calvados, 1884-1922, Mémoire de Maîtrise Caen, 1971. — Josiane Roquebert, Les Cheminots du Calvados, 1891-1939, Mémoire de Maîtrise, Caen, 1973.

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