MARCHEIX Jean

Par Marie-Louise Goergen, Jean Maitron, Gilles Morin et Claude Pennetier

Né le 2 janvier 1902 à Eynesse (Gironde), mort le 3 décembre 1988 à Vic-en-Bigorre (Hautes-Pyrénées) ; électricien puis chef de station électrique ; militant syndicaliste, socialiste et résistant ; dirigeant de l’Union départementale CGT des Hautes-Pyrénées ; secrétaire fédéral socialiste SFIO (1936-1939, 1945-1956) ; membre du Comité départemental de Libération ; membre du conseil national de la Fédération FO des cheminots.

Fils d’un charpentier, Jean Marcheix fut un combattant en 1917-1918. Il entra à la Compagnie du Midi en avril 1923, et y travailla comme aide-électricien jusqu’en 1929 au moins. Secrétaire du syndicat confédéré des cheminots de Tarbes (Hautes-Pyrénées) en 1927, Jean Marcheix joua un rôle actif dans l’Union départementale CGT. Le 25 octobre 1933, il fut élu secrétaire du Cartel confédéré des services publics des Hautes-Pyrénées. Secrétaire administratif de l’Union départementale en 1932, il en devint le secrétaire adjoint en février 1933. Le congrès départemental du 24 février 1934 le confirma dans cette fonction mais il entra bientôt en conflit avec le secrétaire général Georges Serres. Lors de son congrès extraordinaire du 17 juin 1934 la liste Serres l’emporta et Marcheix fut écarté quelque temps de la direction de l’UD.

Le conflit au sein des instances syndicales départementales doit être mis en rapport avec le rapprochement des cheminots unitaires et confédérés puis leur fusion au niveau départemental en novembre 1934. Jean Marcheix devint secrétaire général du syndicat réunifié des cheminots ; il était entouré de A. Larrieu-Camy, secrétaire adjoint et de Paul Barailles, trésorier. Il était membre du comité antifasciste de Tarbes en 1935.

Militant socialiste, Jean Marcheix fut candidat aux élections législatives de mai 1932 dans la circonscription de Tarbes et recueillit 1,27 % des voix des électeurs inscrits. Secrétaire de la section SFIO de Tarbes en septembre 1933, il entra au conseil municipal aux élections complémentaires du 18 novembre et y demeura jusqu’au 13 juin 1941. La Fédération socialiste le présenta au conseil général en octobre 1934 dans le canton de Tarbes-Sud et aux élections législatives d’avril 1936 dans la circonscription de Bagnères-de-Bigorre ; il y recueillit 13,18 % des voix des électeurs inscrits.

Élu secrétaire fédéral à la propagande, au congrès départemental du 31 janvier 1938, Marcheix présenta, avec B. Cazaubon, la motion favorable à la Gauche révolutionnaire qui recueillit la majorité des mandats. Au congrès du 29 mai 1938, il se prononça contre les sanctions qui frappaient Marceau Pivert et ses amis et se déclara en faveur de la motion de la Bataille socialiste.

Jean Marcheix succéda à B. Cazaubon comme secrétaire fédéral au congrès d’Argelès du 29 janvier 1939. Révoqué par Vichy, il a été résistant très actif pendant la Seconde Guerre mondiale, il anima les comités d’action socialistes (CAS) puis le PS clandestin dans les Hautes-Pyrénées et le réseau « Rossi » spécialisé dans les passages en Espagne.

Résistant pendant la Seconde Guerre mondiale, il anima les comités d’action socialistes dans les Hautes-Pyrénées et le réseau « Rossi » spécialisé dans les passages en Espagne.

À la Libération, il fit partie du Comité départemental de Libération , au titre de la SFIO clandestine. Il intervint au congrès national extraordinaire qui reconstitua la SFIO en novembre 1944 et s’y prononça contre la réadhésion de Paul-Boncour et de Ramadier et pour le développement de l’action socialiste dans les milieux syndicaux et associatifs. Jean Marcheix fut désigné secrétaire fédéral de 1945 à 1955. En mars 1959, il faisait partie de la commission administrative fédérale. Il fut membre de la commission chargée d’étudier les problèmes de politique économique et sociale au conseil national des 3-4 mai 1958.

Adjoint au maire de Lannemezan en mai 1945, Jean Marcheix fut candidat socialiste SFIO aux cantonales de septembre 1945 et mars 1949 à Saint-Laurent-de-Neste, de 1951 à Lannemezan. En 1945, il obtint 843 voix au premier tour sur 2 240 suffrages exprimés et 1 102 voix au 2e tour, après le retrait du candidat communiste. Il fut devancé par le radical Maupome, qui obtint 948 voix au premier tour et 1 335 au second. Le Parti socialiste le présenta également aux législatives de juin (élection de la deuxième Assemblée nationale constituante) et novembre 1946, enfin à la sénatoriale de mai 1948, où il obtint 102 suffrages.

Marcheix perdit la direction de la fédération SFIO après une crise interne au printemps 1956. Marcel Billières* lui succéda, après un affrontement avec le secrétaire de la section de Tarbes, Gaillard qui l’aurait “exécuté” selon Billières. Marcheix demeura néanmoins à la commission administrative durant plusieurs années et fut délégué fédéral à divers congrès et conférences nationales de la SFIO de 1960 et 1961, jouant souvent le rôle d’assesseur de séance.

Devenu chef de station électrique à Lannemezan (Hautes-Pyrénées), Jean Marcheix assuma également d’importantes responsabilités syndicales. Il fut élu secrétaire pour l’Union Sud-Ouest de la Fédération confédérée FO des cheminots en décembre 1947, avec Abadie, puis fut élu secrétaire de l’Union Sud-Ouest de la Fédération syndicaliste confédérée née en 1948. À ce titre, il fit partie du bureau fédéral en janvier 1948 et participa au congrès constitutif de la Fédération FO des cheminots en mars 1948. Il fut élu au conseil national lors de ce congrès, puis réélu en mars 1950, mai 1952 et juin 1954, à chaque fois en tant que secrétaire de l’Union Sud-Ouest. La Fédération le présenta à l’élection des administrateurs de la Caisse de prévoyance en juin 1948. Il fut également membre du comité technique national Service électrique en juin 1949. Jean Marcheix participa aux congrès confédéraux de mai 1950, juin 1952 et juin 1954.

Directeur de la station de sports d’hiver de Saint-Lary, comme responsable de la Fédération Léo Lagrange en 1964, Marcheix tenta de constituer un comité départemental du club de Defferre, Horizon 80 fin 1964.

Marcheix, après 1969, accepta « avec joie » de militer dans le nouveau parti socialiste et remis en route la section de Saint-Lary-Soulan, où il résidait, qui était tombée en sommeil. En 1972, il protesta auprès de la direction contre un article de l’Unité mettant en cause le maire socialiste de sa commune, selon lui à l’instigation du docteur Mouniq.

Il était titulaire de la Croix de guerre 1939-1945 et de la médaille de la Libération.

Jean Marcheix s’était marié à Tarbes le 25 avril 1925 avec Thérèse Saletis et à Lamnezan le 21 septembre 1936 avec Andrée Lannes.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article6334, notice MARCHEIX Jean par Marie-Louise Goergen, Jean Maitron, Gilles Morin et Claude Pennetier, version mise en ligne le 30 juin 2008, dernière modification le 18 avril 2023.

Par Marie-Louise Goergen, Jean Maitron, Gilles Morin et Claude Pennetier

SOURCES : Arch. Nat. F/1a/3240, F/1cII/252, 279, F/1cII/314. — Arch. FNSP, 3 MA 28. — Arch. SNCF de Béziers. — Archives de l’OURS, dossiers Lot et Hautes-Pyrénées. — Arch. FJJ, 6EF/64-67 ; 72 EF, 64-67. — Arch. mun. Marseille, 100 II 341. — Arch. FNSP, 3 MA 28. — Arch. Fédération CGT-FO des cheminots. — Arch. de l’OURS, dossiers Lot et Hautes-Pyrénées. —Le Gers socialiste, 21 mai 1927. — Le Syndicaliste des Hautes-Pyrénées, 1933-1934. — La Bigorre socialiste, 1938-1939. —Le Rail syndicaliste, 1948-1949. — Georges Ribeill, « Autour des grèves de 1947, les scissions de l’après-guerre au sein de la Fédération CGT (CAS, FO, FAC, FgMC) », Revue d’histoire des chemins de fer, n° 3, Mouvement social et syndicalisme cheminot, automne 1990, p. 95-113. — Notes de Louis Botella, Gilles Morin et Georges Ribeill. — Lettre du maire de Tarbes.

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