LAVEAU François

Par Mauricette Laprie

Né le 11 décembre 1836 à Saint-Félix-de-Pommiers (Gironde) ; négociant à Bordeaux (Gironde) ; membre de l’Internationale à Bordeaux (Gironde).

Fils de Jean Laveau, meunier et de Jeanne Roussillon, il reconnut le 10 mars 1878 Jean Félix né de sa relation avec Jeanne Marie Grison née le 23 septembre 1851, décédée le 7 mai 1878 à Bordeaux.
]Il participa en tant qu’orateur avec Delboy et Laterrade aux réunions publiques ténues tous les deux jours à Bordeaux à partir du 4 septembre 1870, regroupant 6 à 800 personnes le 20 septembre, 1 200 le 5 octobre. Il fut un collaborateur de La Fédération, organe de la section bordelaise de l’AIT (16 avril-21 mai 1871) dont le siège était au 60, rue du Palais Gallien à Bordeaux. Candidat aux élections municipales du 30 avril 1871 sur la liste de l’A.I.T. et le Comité de l’émancipation communale, il intervint dans une réunion publique entre les deux tours, le 4 mai à La Bastide, affirmant son dévouement pour le Commune, prêchant l’abolition du capital, proposant comme moyen d’y arriver, la confiscation des revenus de tous les riches. Voir Jean-Jeanty Dargance et Maurice Pachy.
Négociant, propriétaire d’un domaine connu sous le nom château de Lavardens, Haut Brion, situé commune de Talence, quartier de la Médoquine, il fut déclaré en faillite, le domaine saisi et mis en adjudication à l’audience publique du tribunal de première instance de Bordeaux le 3 juin 1875 pour une mise à prix de 30 000 Fr.
Le 30 novembre 1893, le commissaire central de Bordeaux établit une notice individuelle pour le préfet de la Gironde « …Laveau quitta son pays natal pour faire le colportage de brochures. Très ambitieux et insouciant, il capta la confiance d’un homme riche qui le commandita et lui aida à créer une maison de vins assez importante. Au bout de quelques temps par suite de dissipations et de débauche, il fut déclaré en faillite et se retira des affaires après avoir ruiné son protecteur. En 1871, il était sous-intendant de la Garde nationale et se fit porter sur la liste communiste du conseil municipal de Bordeaux. Laveau a fait partie de tous les groupes révolutionnaires et s’est toujours fait remarquer par une grande violence de langage incitant à la révolte et au pillage. En 1883 à la chute de La Revanche, feuille à scandale. Cet individu fonda La Tribune organe communiste, qui ne vécut que quelques jours, il fut correspondant du journal Le cri du Peuple. Plus tard, Laveau a été agent des compagnies d’assurances La Seine-et-Oise et La Mutuelle d’où il a été renvoyé pour des actes d’indélicatesse. Il a été déclaré deux fois en faillite, le 25 janvier 1877 et le 24 mai 1882 – n’a pas été réhabilité. C’est lui qui créa La France juive et il collabora à La Question sociale, organes socialistes. Aujourd’hui ce personnage n’est reconnu ouvertement par aucun parti politique tellement il est compromettant à force d’avoir été compromis. La vie privée ne cède en rien à la vie publique, il a toujours vécu en concubinage. En premier lieu, il avait pour maîtresse la nièce de M. Marius Faget, ex-architecte de la ville, avec laquelle il a eu deux enfants, la mère étant décédé, il les reconnut le 10 mars 1878. Ensuite il s’accola à une nommée Adrienne Bousquette qui était fille mère. On croit qu’il a fini par l’épouser. Laveau est un homme d’autant plus dangereux, qu’il est fort intelligent et capable de tout faire pour de l’argent »

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article63525, notice LAVEAU François par Mauricette Laprie, version mise en ligne le 26 juillet 2009, dernière modification le 19 mars 2021.

Par Mauricette Laprie

SOURCES : Arch. Bordeaux Métropole 3527I10. — Enquête parlementaire sur l’insurrection du 18 mars 1871, p. 106. — La Gironde, 11 mai 1875. — Jacques Girault. La Commune et Bordeaux 1870-1871, Paris : éditions sociales, 1971. — État civil de Bordeaux, de Saint-Félix-de-Pommiers (Gironde).

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