LEBLANC Albert, Marie, Félix

Né le 29 janvier 1844 à Paris ; ingénieur civil ; membre de l’Internationale et de la commission exécutive de la Délégation révolutionnaire des vingt arrondissements de Paris ; participant aux Communes du Creusot et de Lyon, déporté en Nouvelle-Calédonie.

« Agent actif de l’Internationale », Albert Leblanc quitta Paris pour se rendre à Lyon vers la fin de février 1871. Il était envoyé par le Conseil fédéral des sections parisiennes de l’Internationale et par la Délégation des vingt arrondissements qui l’accréditaient auprès des sections de l’AIT et des groupes révolutionnaires de province. « Délégation et pleins pouvoirs » étaient signés Henri Goullé pour le Conseil fédéral et Constant Martin pour la délégation des vingt arrondissements.
Quelques jours avant le 18 mars, Albert Leblanc était à Lyon. Le 21, il pressait les officiers de la Garde nationale de s’associer au mouvement parisien. Le 24, il aurait pris part à l’occupation de l’Hôtel de Ville avec Gaspard Blanc — ce qu’il nia, affirmant qu’on avait confondu son nom avec celui de G. Blanc. Le 25, il se rendit au Creusot et aida J.-B. Dumay à préparer la proclamation de la Commune qui eut lieu le lendemain et fut un échec. Sa participation ne fut toutefois pas retenue, du moins ne fut pas sanctionnée par une condamnation aux assises de Saône-et-Loire. Revenu à Lyon, Albert Leblanc déploya à nouveau une grande activité. Avec deux de ses amis, Caulet du Tayac et Dumont, il fréquenta les réunions publiques dans lesquelles il prenait presque toujours la parole. Dans ces réunions, qu’il présidait quelquefois, notamment celle d’Oullins du 22 avril, il se fit remarquer « par la violence de son langage et de ses fréquents appels à l’insurrection ». Dans celle du 26, dans le quartier lyonnais de la Guillotière, il annonça que le mouvement était fixé pour le lendemain. Dans celle du 27, « il excitait les assistants à ne pas voter le dimanche 30 avril, jour des élections, les poussant même à empêcher le vote les armes à la main ». Le lendemain, 28, Leblanc partit pour Genève faire imprimer les affiches de l’appel de la Commune de Paris et de celle de Lyon aux départements. Rentrant en France le 29, il fut arrêté à Bellegarde, « porteur de ces affiches et d’autres papiers compromettants ».

Sans doute réussit-il à fuir, puisque c’est par contumace que deux conseils de guerre le condamnèrent, à deux reprises — 2 septembre et 13 décembre 1871 — à la déportation dans une enceinte fortifiée, peine commuée en déportation simple le 15 janvier 1879, et remise le 27 novembre de la même année.
« Intelligent, très intelligent même », selon le commissaire du gouvernement en 1871, « intelligent, mais déclassé » — rapport du 9 septembre 1878 — Leblanc s’était réfugié en Angleterre où en compagnie de G. Blanc et A. Richard, il songea un temps à aider Napoléon III à revenir en France comme « empereur des ouvriers et des paysans ».
Il rentra sans doute en France et fut arrêté, puisqu’il fut déporté en Nouvelle-Calédonie par le 2e convoi qui arriva à Nouméa le 2 novembre 1872 (n° matricule 155). Après l’amnistie, il fut rapatrié par le Navarin.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article63612, notice LEBLANC Albert, Marie, Félix, version mise en ligne le 26 juillet 2009, dernière modification le 3 février 2020.

SOURCES : Arch. Nat. BB 24/831, S 77 n° 1134. — Gazette des Tribunaux, août-septembre 1871. — Minutes..., op. cit., 4e vol. — Roger Pérennès, Déportés et forçats de la Commune, de Belleville à Nouméa, Nantes, Ouest éditions, 1991. — Notes de M. Cordillot.

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