LEFEBVRE Henri, Charles [communard]

Il était célibataire. Repris de justice, il avait comparu quatorze fois, entre le 19 juillet 1864 et le 15 mars 1871, devant le tribunal correctionnel (le Havre, Paris, Privas, Montpellier, Barbezieux, Limoges, Tours, Orléans, Rouen). Toutes les condamnations avaient été encourues pour vagabondage, rupture de ban, cris séditieux, falsification de passeport et outrages ; elles allaient de quinze jours à six mois de prison.
Au 18 mars 1871 il commençait à purger à Mazas une condamnation à six mois de prison ; libéré le 25 mai, il travailla une demi-heure, dit-il, à construire une barricade, au coin de l’avenue Daumesnil et du boulevard Mazas (XIIe arr.). Il aurait refusé de prendre un fusil et fut enfermé alors au poste du Marché Noir où les troupes de Versailles l’arrêtèrent le lendemain. Ceci fut contredit par une lettre au ministère de la Justice écrite par Lefebvre le 3 décembre 1876 ; il ne dit pas son refus de prendre un fusil.
Il fut condamné, le 3 janvier 1872, par le 13e conseil de guerre, à dix ans de détention et à la privation des droits civiques. Un rapport du 31 janvier 1878 note qu’à Thouars, il a une attitude et une conduite « sensiblement améliorées » ; il arriva à Belle-Île le 24 mai 1878 : il n’encourut aucun reproche (10 juillet 1879). Le 9 août 1879, le reste de sa peine fut commué en une durée égale de bannissement, puis, le 16 décembre 1879, le bannissement en une durée égale de surveillance.