MARRIÈRE Robert

Par Guy Decamps et Madeleine Peytavin

Né le 22 janvier 1925 à Argentan (Orne) ; cheminot employé, puis chef mécanicien ; résistant ; militant CGT ; délégué au comité mixte.

Le père de Robert Marrière était manœuvre aux chemins de fer, sa mère s’employait à de « petits boulots ». Tous les deux étaient engagés.
Robert Marrière souhaitait être employé à la SNCF : il y parvint en entrant comme apprenti au dépôt d’Argentan (promotion 1939-1942).
Durant la guerre il entra dans un groupe FTPF, en 1943 à la suite « d’un fait d’armes personnel » : le 14 juillet 1943, de sa propre initiative, le jeune Robert posa, à l’heure du repas, quatorze pétards sur les rails du chariot transbordeur qui, la pause terminée, se remit en marche : quatorze pétards éclatèrent successivement ! Il fut vite contacté par Osmont, un recruteur du groupe FTPF de Jean Soubabère qui dirigeait un groupe composé essentiellement de cheminots d’Argentan. Robert Marrière participa à d’autres sabotages avec Bouilly au dépôt Vapeur d’Argentan : notamment sur les pompes à eau pour les tenders. À Noël 1943, cinq machines furent plastiquées. Soubabère échappa de peu à l’arrestation en sortant caché dans le tender d’une machine conduite par Émile Voyeux. Marrière continua son activité clandestine jusqu’à la Libération.
Il dut effectuer son service militaire puis revint à Argentan où naturellement il s’engagea dans l’activité syndicale. Lors des grèves de 1947, les cheminots d’Argentan, qui ont été particulièrement actifs dans la lutte clandestine et en avaient gardé les méthodes, firent tomber les feux des trains prévus. La répression fut lourde : Marrière fut déplacé à Niort (Deux-Sèvres) où il retrouva Roger Sicaire qui était dans la même situation. Marrière fut requis lors de la grève de 1953 : il s’échappa sur un vélo (rouge) mais les gendarmes le rattrapèrent. Il fut le seul suspendu à Niort mais vite réintégré sur la demande expresse de ses collègues.
Il revint à Argentan et décida de préparer le concours de chef mécanicien auquel il fut reçu. Son combat se consacra alors à la défense des cadres et là il réussit encore à recevoir un blâme car il refusait de faire subir l’examen annuel aux conducteurs. Sur le plan de la représentation du personnel, Robert Marrière eut les mandats de délégué au comité mixte exécution puis cadre. Il fut secrétaire du syndicat CGT des cheminots d’Argentan à la fin des années cinquante et au début des années soixante.
Il partit à la retraite avec l’honorariat et deux fêtes : l’une avec ses camarades de lutte et l’autre avec l’encadrement.
Robert Marrière avait adhéré au Parti communiste en 1944 et fit partie du comité fédéral PCF de l’Orne de 1956 à 1961.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article6389, notice MARRIÈRE Robert par Guy Decamps et Madeleine Peytavin, version mise en ligne le 30 juin 2008, dernière modification le 23 juin 2012.

Par Guy Decamps et Madeleine Peytavin

SOURCES : Comités fédéraux du PCF. — Notes de Marie-Louise Goergen. — Témoignage recueilli par Guy Decamps le 14 juin 2001 au siège de la section des retraités.

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