Par Michel Thébault
Né le 8 octobre 1843 à Saint-Maurice-la-Souterraine (Creuse) ; maçon de la Creuse ; garde national de Paris ; communard emprisonné.
Antoine Léger était le fils d’Étienne Léger maçon âgé de 30 ans et de Marie Blanchet, domiciliés au lieu-dit Lerchy, commune de Saint-Maurice-la-Souterraine. Il devint comme son père maçon de la Creuse, migrant saisonnier venant travailler sur les chantiers parisiens. Au recensement de 1866 de Saint-Maurice-la-Souterraine, il résidait avec ses parents à Lerchy et ses frères et sœurs plus jeunes (Silvaine âgée de 15 ans et Mathurin 12 ans) et sa petite nièce Marie Grelaud. Il est indiqué maçon, métier qu’exerçaient également son frère Étienne (né en 1840) et son beau-frère Michel Grelaud, absent avec sa femme Thérèse Léger, sans doute à Paris, et ayant confié leur petite fille Marie née en 1862 à ses grands parents à Lerchy. En 1870 - 1871, âgé de 27 ans, célibataire, Antoine Léger était domicilié à Paris pour la saison des chantiers, 25 rue de l’Ave Maria dans le quartier Saint-Gervais (IVe arrondissement.). La plupart des chantiers étant arrêtés à Paris, beaucoup de migrants, en particulier des maçons de la Creuse s’engagèrent, comme les ouvriers parisiens, dans la Garde Nationale par conviction politique et faute de travail (les gardes percevaient une solde de un franc cinquante par jour). Pendant le 1er Siège, il appartint à une compagnie de marche du 212e bataillon de la Garde nationale appartenant à la IVe Légion du IVe arrondissement. Il continua son service sous la Commune de Paris. Au début de mai 1871, il se trouvait au fort de Vanves et passa cinq jours dans les tranchées ; le 20 mai, il se trouvait à Passy (XVIe arr.). Il fut fait prisonnier dans la nuit du 21 au 22 mai au début de la « Semaine sanglante ».
Il fut emprisonné dans l’attente de son jugement. Les renseignements recueillis sur son compte par l’enquête de police préalable au jugement étaient bons, il fut cependant condamné, le 20 février 1872, par le 20e conseil de guerre, à cinq ans de détention, avec privation des droits civiques. Il fut détenu à la maison centrale de détention d’Embrun (Hautes-Alpes), une prison ouverte en 1803, fermée une première fois entre 1866 et 1872 et sans doute rouverte en 1872 pour incarcérer les nombreux prisonniers de la Commune. Il vit sa peine commuée, le 28 novembre 1872, en trois ans de prison avec privation des droits civiques, puis remise le 25 juillet 1874, la privation des droits civiques étant maintenue. Revenu en Creuse, il se maria le 16 janvier 1875 à Saint-Maurice-la-Souterraine avec Marie Tanty (née le 4 août 1847 à Saint-Agnant-de-Versillat, Creuse) couturière. Il avait repris son métier de maçon.
Par Michel Thébault
SOURCES : Arch. Nat., BB 24/762, n° 6940. — Arch. Dép. Creuse (état civil, recensements). — Jean-Claude Farcy, La répression judiciaire de la Commune de Paris : des pontons à l’amnistie (1871-1880) base des communards, site internet. — Stéphane Trayaud, Oubliés de l’Histoire, les Limousins de la Commune de Paris, Mon Petit Éditeur, 2012. — Site internet Annuaire des migrants Maçons de la Creuse.