LELOUP Alfred, Benjamin

Il était veuf, père de deux enfants. Il avait cessé de naviguer depuis 1863 et s’était engagé dans une exploitation agricole au Mexique dans laquelle il avait perdu sa fortune après le départ des troupes françaises ; il obtint alors une concession de 30 000 ha au Honduras, et chercha des capitaux. En 1870, il avait été nommé à Granville par le tribunal de commerce comme membre de la commission de visite des navires marchands pour l’année 1870-1871.
Quand la guerre éclata, Leloup obtint le grade de capitaine dans l’artillerie départementale de la Manche et fut chargé du commandement de la 1re batterie formée à Saint-Lô ; il s’acquitta avec zèle de ses fonctions ; après l’armistice, il reprit les négociations relatives au Honduras, puis vint à Paris vers le 1er avril 1871. Il n’avait pas d’argent et se fit renvoyer pour ce motif, le 6 mai, de l’hôtel où il logeait. Contraint alors, dit-il, d’occuper un emploi dans une batterie d’artillerie en formation au Palais de l’Industrie, il fut chargé ensuite par Lisbonne, qui commandait le secteur de Vaugirard, d’inspecter les dépôts de munitions aux remparts. Il fut arrêté le 21 mai près du Point-du-Jour (XVIe arr.) ; on recueillit sur lui de bons renseignements.
Il fut condamné, le 29 avril 1872, par le 15e conseil de guerre, à un an de prison ; il obtint remise du reste de sa peine le 8 octobre 1872.