Né le 26 avril 1833 à Sotteville-lès-Rouen (Seine-Inférieure) ; journalier ; communard, déporté en Nouvelle-Calédonie.
Il était né d’un père tisserand et d’une journalière. Il demeurait à Paris, 45, chaussée du Maine ; il était marié, père de deux enfants. Il avait été condamné en 1851 à deux mois de prison pour détournement et en 1867 à huit jours de prison pour rébellion. On recueillit sur lui les renseignements les plus détestables (selon la police) : il vivait avec une prostituée.
Simple garde, pendant le 1er Siège, à la 8e compagnie de marche du 104e bataillon, il continua son service sous la Commune de Paris. Le 3 avril 1871, il se trouvait à Châtillon ; il en revint le 4 ; du 10 au 21 mai, il occupa le petit Vanves et Malakoff.
Arrêté le 28 mai rue de Ménilmontant, il fut condamné, le 19 février 1872, par le 19e conseil de guerre, à la déportation simple. À l’île des Pins il se conduisit « très bien » et cultivait sa concession avec soin.
Sa femme demanda au ministre, le 27 février 1880, des nouvelles de son mari qui l’avait abandonnée depuis quinze ans : elle avait un fils de vingt ans sur le point d’être appelé au service ; dans une lettre du 24 janvier 1878, elle disait avoir deux enfants — le deuxième âgé de douze ans — elle se plaignait de sa grande misère et était sans nouvelle de son mari depuis 1872. Lemire avait obtenu la remise de sa peine le 5 avril 1877, sous condition de résidence ; le 15 janvier 1879 l’obligation de résider avait été levée et il était rentré par la Seudre.
SOURCES : Arch. Nat., BB 24/754. — Arch. PPo., listes d’amnistiés. — État civil.