LÉVY Lazare

Né le 1er novembre 1844 de Cerf et de Jeanne Lévy, à Boulay (Moselle) ; mort le 8 août 1900 à Paris (VIIIe arr.) ; opticien. Il habita en 1870, 26, rue de Sévigné, à Paris, IVe arr., et fut un des dirigeants, avec Lépine, de la Chambre syndicale des ouvriers opticiens adhérente de l’Internationale. Selon la notice contumax, il appartenait à l’Internationale depuis 1864 ; communard.

Le rapport de police figurant au dossier de Lazare Lévy s’exprime en ces termes à son sujet : « S’est toujours occupé de politique. Depuis l’âge de vingt ans, il a pris part un des premiers au mouvement social et à toutes les grèves. Orateur attitré des réunions publiques et de la salle Molière. Il s’est toujours fait remarquer comme un ambitieux dangereux à cause de ses opinions politiques ».
Membre de la délégation des ouvriers en optique à l’Exposition Universelle de 1867 (Voir Abaut), il siégea de ce fait au sein de la Commission ouvrière formée à cette occasion, et en fut le secrétaire avec Tartaret.
Il habitait en 1867 au 26, rue Culture-Sainte-Catherine.

En 1868, il fit partie d’une commission créée « pour fonder des bibliothèques populaires par voie coopérative ». Le siège social était chez lui, 26, rue de Sévigné.
En novembre de la même année, il versa une souscription pour un monument en l’honneur d’Alphonse Baudin.

En 1869, il présenta, en compagnie de dix-neuf autres citoyens, membres comme lui de l’Internationale, un programme d’inspiration républicaine et socialiste lors des élections générales du mois de mai (Testut, L’Internationale, op. cit., pp. 21-23). Il fut, cette même année, rédacteur à la Voix du Peuple, organe des chambres syndicales.
Durant le 1er Siège, il fut garde au 150e bataillon de la Garde nationale.

Sous la Commune de Paris, il fut secrétaire au ministère des Travaux publics. Le 23 mars 1871, il signa, comme représentant de la Chambre fédérale des sociétés ouvrières — avec Camélinat, Descamps, Evette, Galand, Haan, Hamet, Jance, Lallemand J., Pindy, Pottier Eugène, Rouveyrolles, A. Theisz et Very — le manifeste élaboré ce soir-là par les citoyens Frankel, Theisz et Demay au nom du conseil fédéral des Sections parisiennes de l’Internationale et de la Chambre fédérale des sociétés ouvrières, manifeste qui engageait le peuple de Paris à voter « pour la Commune » aux élections du 26 mars. (Les Séances officielles de l’Internationale à Paris pendant le Siège et pendant la Commune, op. cit.)
Délégué à l’habillement militaire, il signa, le 23 avril, avec Evette, un rapport au délégué aux Travaux publics (Frankel), dans lequel ils s’élevaient contre les marchés passés jusqu’au 25 avril et qui faisaient travailler les ouvriers à vil prix. « Il nous est pénible d’être contraints à faire un rapport si peu en harmonie avec ceux qui devraient être relatifs aux actes d’un gouvernement socialiste, et nous constatons avec peine que les exploiteurs qui offrent les plus bas prix sont encore privilégiés. »
Par contumace, le 6e conseil de guerre le condamna, le 28 janvier 1873, à la déportation dans une enceinte fortifiée.

Lazare Lévy se réfugia en Belgique où il aurait fait faillite en 1872. Ce qui est sûr, c’est qu’on le poursuivit à Paris même en dehors des faits relatifs à la Commune. Déclaré en état de faillite le 23 avril 1875, il fut condamné, le 24 juillet 1876, par la cour d’assises de la Seine, à quatre ans de prison pour banqueroute frauduleuse, puis, le 23 décembre suivant, par la Cour d’appel de Paris, à deux ans de prison et 25 F d’amende pour abus de confiance. Il aurait été alors extradé d’Allemagne et, en 1877, il purgeait sa peine en France. Il était prévu qu’à sa libération il serait reconduit à la frontière allemande.
Il était célibataire.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article64554, notice LÉVY Lazare, version mise en ligne le 26 juillet 2009, dernière modification le 30 juin 2020.

ŒUVRE : Les Délégations ouvrières du département de la Seine au gouvernement de la défense nationale. Signé : E. Tartaret, Minet, L. Lévy, Boulanger, etc... le 6 septembre 1870, Paris, Impr. Lefebvre, s. d. 8° 1 page recto, Bibl. Nat. Lb 57/3756.

SOURCES : Arch. Nat., BB 24/862, n° 5172. — Arch. PPo., listes de contumaces. — P.V. Commune, op. cit., annexe à la séance du 23 avril 1871. — Dict., t. IV, p. 75. — Le Réveil, 17 septembre et 5 novembre 1868. — Notes de Julien Chuzeville. — Michel Cordillot (coord.), La Commune de Paris 1871. L’événement, les acteurs, les lieux, Ivry-sur-Seine, Les Éditions de l’Atelier, janvier 2021.

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