Né le 20 avril 1841 à Bruxelles (Belgique) ; mort le 24 juillet 1893 à Paris (XXe arr.) ; professeur de dessin et sculpteur ; membre actif de l’Internationale ; communard.
Mangold, qui habitait, 27, rue Lacroix, à Paris, XVIIe arr., était marié, père de cinq enfants.
Il adhéra à l’Internationale au début de 1870. Secrétaire de la section de Belleville, il représenta sa section à la réunion du 18 mars 1870 qui élabora le projet de statuts de la Fédération parisienne, statuts qui furent adoptés le 19 avril. Les derniers jours de ce mois, la police de l’Empire, qui préparait le plébiscite du 8 mai, arrêta les principaux dirigeants de l’Internationale sous la double inculpation de complot et de société secrète. Robin, qui rédigea une protestation, et ses camarades du conseil fédéral parisien de l’Internationale, et parmi eux Mangold, s’élevèrent publiquement contre cette accusation et revendiquèrent pour l’Internationale le droit d’être la « conspiration permanente de tous les opprimés et de tous les exploités ». Voir Berthomieu.
Inculpé dans le troisième procès de l’Internationale, Mangold fut, le 8 juillet 1870, renvoyé de la prévention d’avoir appartenu à une société secrète, mais convaincu d’avoir, à Paris, fait partie de l’AIT non autorisée ; il fut condamné à deux mois de prison, 25 f d’amende, la durée de la contrainte par corps étant fixée à quatre mois. Voir Varlin.
Transféré à la maison correctionnelle de Beauvais (Oise) le 28 août 1870, il fut libéré le 5 septembre.
Dès la chute de l’Empire, l’Internationale constitua un Comité de défense composé de Cluseret, Flourens, C. Lullier, Édouard Vaillant, G. Naquet, W. Fonvielle, Demay. Le 11 septembre Mangold, qui était entré au comité, en fut nommé secrétaire (W. Fonvielle n’en faisait plus partie). Cf. Le Mouvement social, n° 37, oct.-déc. 1961 (article de J. Rougerie, p. 9). Mangold appartenait également au Comité central républicain des vingt arrondissements. À ce titre, il fit partie des 48 signataires du manifeste élaboré les 13-14 septembre qui présenta les mesures d’urgence que le gouvernement de la Défense nationale devrait, selon les signataires, se hâter « de transformer en décrets pour le salut de la patrie et de la République ». Ces mesures intéressaient la sécurité publique, les subsistances et les logements, la défense de Paris et des départements — voir Ch.-L. Chassin.
Selon une note de police (Arch. PPo., B a/434 et /441), Mangold aurait été administrateur du Socialiste, organe de la Fédération des sections parisiennes de l’AIT (Neuchâtel, 11 et 18 juin 1870) et il aurait collaboré à La République des Travailleurs, organe des sections Batignolles et Ternes de l’Internationale (8 janvier-4 février 1871).
Durant la Commune de Paris, Mangold fut commissaire de police du quartier des Ternes (XVIIe arr.). Par contumace, le 14e conseil de guerre le condamna, le 20 août 1872, à vingt ans de travaux forcés, à la dégradation civique et à 2 000 f d’amende.
En exil à Londres, Mangold, considéré antérieurement « comme un des chefs du parti socialiste », assistait régulièrement aux réunions des réfugiés.
Voir F. Zingé.
SOURCES : Arch. Nat., BB 24/863, n° 5976. — Arch. PPo., listes de contumaces. — Arch. Min. Aff. étrangères Belgique, 119 II. — J. Dautry, L. Scheler, Le Comité central républicain des vingt arrondissements de Paris, op. cit. — Signature autographe : pièce 6543, Arch. PPo., B a/441. — F. Sartorius, J.-L. De Paepe, Belges ralliés à la Commune de Paris, Bruxelles, Ferraton, 1985. — Michel Cordillot (coord.), La Commune de Paris 1871. L’événement, les acteurs, les lieux, Ivry-sur-Seine, Les Éditions de l’Atelier, janvier 2021.