BEAUVE René

Né dans une famille de cheminots, frère cadet de Charles Beauvé, René Beauvé commença, après le certificat d’études, son apprentissage d’ajusteur aux ateliers de la Reichsbahn de Bischheim en Alsace annexée le 15 septembre 1942. Il fut incorporé de force dans le Volkssturm (levée en masse des adolescents et des vieillards) le 20 novembre 1944, avant-veille de la Libération, à l’âge de seize ans et immédiatement transféré en Bade. Fait prisonnier par l’armée française le 7 avril 1945, il fut rapatrié le 17 mai 1945 à Schiltigheim et reprit son travail à la SNCF.
Il adhéra à la CGT dès 1945 et au Parti communiste en 1950. Il a fait une école d’un mois. Alors que son frère se consacrait plutôt au syndicalisme, René Beauvé milita surtout au Parti communiste. En 1953, il signa dans L’Humanité d’Alsace et de Lorraine, un témoignage : « J’ai déserté à 16 ans », pour justifier la position du Parti communiste lors du procès de Bordeaux, qui devait juger les Alsaciens impliqués dans le massacre d’Oradour-sur-Glane. Il entra directement au secrétariat fédéral en 1954 et y demeura jusqu’en 1966, comme secrétaire à l’organisation (1954-1962) et secrétaire à la propagande (1962-1966). En 1966, il n’était plus que membre du comité fédéral. Très attaché à son identité alsacienne, René Beauvé s’opposait aux « Parisiens », à qui il reprochait de ne rien comprendre aux questions alsaciennes. En cela il s’opposait ouvertement à son frère Charles. Cette position suscita aussi de vifs débats avec le nouveau secrétaire général de l’UD et membre du secrétariat fédéral du PCF, Georges Martin. En 1967, René Beauvé ne fut plus réélu au comité fédéral.
Après son départ à la retraite, en 1983, il tint un débit de tabac.
René Beauvé s’était marié en juin 1956 à Jacqueline Nedeleck, sans profession, née le 1er mai 1929, morte en 1984. Le couple eut trois enfants. Il se remaria le 8 juin 1985 avec Huguette Engel, coiffeuse, née le 30 juillet 1936.