MARCHAL Charles, Jean-Baptiste, Léopold, dit de Lunéville

Par notice révisée par Gauthier Langlois

Né à Lunéville (Meurthe) le 24 juin 1801 ; demeurant à Paris, 6, passage Sainte-Marie (rue du Bac), VIIe arr. ; célibataire ; ancien magistrat, homme de lettres ; communard membre du comité de surveillance du VIIe arr. arrondissement et président de club.

Fils de Charles Léopold et de Marie Anne Julienne Voizette .

Nommé en 1831 président du tribunal de 1re instance à Saint-Louis du Sénégal, il revint en France à la fin de la même année, reprit sa profession d’avocat et l’exerça jusqu’en 1850. Le 18 mai 1848, il avait été arrêté à la suite de l’affaire du 15 en faveur de la Pologne. Il demeurait alors 18, rue Saint-Martin. Il alla ensuite en Russie et s’occupa d’une succession à laquelle il était intéressé ; il revint à Paris en 1853.

Il figure sur une liste des adhérents de la section du Panthéon de l’Association Internationale des Travailleurs (cf. Dict., t. IV, p. 60).

Un Marchal — est-ce lui ? — signa le manifeste contre la guerre adressé aux travailleurs de tous pays, en juillet 1870 (Ibid., p. 45).

En septembre 1870, il s’engagea dans un bataillon de la Garde nationale ; il aurait fait preuve d’une grande exaltation, fréquenté les réunions du Pré-aux-Clercs et pris de temps à autre la parole ; après le 18 mars 1871, il excita à la lutte contre ceux qu’il nommait les sbires de Versailles. Après la fin de l’insurrection il fut arrêté pour recel d’objets pillés à l’hôtel Thiers et bénéficia d’un non-lieu. Il est décrit alors comme portant deux cicatrices au dessus du sourcil droit.
Après une seconde arrestation, il fut condamné le 24 mars 1872, par le 24e conseil de guerre, à la déportation dans une enceinte fortifiée. La condamnation était motivée par le commentaire suivant : « Coupable d’avoir à Paris, dans un mouvement insurrectionnel en 1871 par des discours proférés dans des réunions publiques provoqué à commettre l’attentat dont le but est de détruire ou changer le gouvernement. » En conséquence il fut emprisonné, le 9 mai 1872, au fort de Quélern (Finistère). Sa peine fut commuée le 31 juillet 1872 en dix ans de bannissement. Libéré du fort de Quélern le 28 septembre 1872, il s’installa à Bruxelles, qu’il avait quitté le 11 décembre 1872 sans laisser d’adresse. Son bannissement fut remis le 29 mars 1879.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article65270, notice MARCHAL Charles, Jean-Baptiste, Léopold, dit de Lunéville par notice révisée par Gauthier Langlois, version mise en ligne le 26 juillet 2009, dernière modification le 14 janvier 2020.

Par notice révisée par Gauthier Langlois

ŒUVRE : Histoire de Lunéville (Paris, Lecointe, 1829). — La Croix de Chine instructive et historique (Paris, Lecoffre, 1853). — Voyage au Sénégal (Paris, Duprat, 1854). — Les Ruines romaines de Champlieu (Paris, Dentu, 1860).

SOURCES : Geneanet. — Arch. Nat., BB 24/759. — Arch. PPo., B a/1 172 et fichier alphabétique. — Arch. Gén. Roy. Belgique, dossier de Sûreté, état d’août 1879. — Dictionnaire universel des contemporains, Paris, Hachette, 1865, p. 1186. — F. Sartorius, J.-L. De Paepe, Les Communards en exil. État de la proscription communaliste à Bruxelles et dans les faubourgs, Bruxelles, 1971. — BnF, Notice autorité de Charles Marchal. — Jean-Claude Farcy, « Marchal, dit de Lunéville – Charles Léopold Jean Baptiste », La répression judiciaire de la Commune de Paris : des pontons à l’amnistie (1871-1880), Centre Georges Chevrier - (Université de Bourgogne/CNRS), [En ligne], 26 septembre 2019.

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