Par Pierre-Henri Zaidman
Né en 1832 à Commandona (Italie) ; demeurant à Saint-Étienne (Loire) ; ouvrier plâtrier ; participant à la Commune de Saint-Étienne, déporté en Nouvelle-Calédonie.
Jean Machetti était marié et père d’un enfant. En France depuis son enfance, il s’engagea dans les Chasseurs républicains de la Loire pendant la guerre contre la Prusse. Il combattit dans l’armée des Vosges et fut blessé (mais il prétendit ne pas avoir combattu et aurait dit après sa démobilisation : « il y a place dans les bureaux »).
Le 25 mars 1871, il participa à la prise de l’Hôtel de Ville de Saint-Étienne et à la proclamation de la Commune. Accusé par un témoin d’avoir brandi un poignard, il nia.
La cour d’assises de Riom le condamna, le 5 décembre suivant, à la déportation dans une enceinte fortifiée. Il arriva à Nouméa le 4 mai 1873 par l’Orne.
Le rédacteur de la Gazette des Tribunaux décrivit Machetti comme de haute taille, à la barbe longue et un peu grisonnante, au front découvert, se tenant droit et parlant avec hardiesse. Le substitut du procureur général lut une lettre écrite par lui qui demandait à entrer dans la police secrète. On lui répondit, paraît-il, qu’il n’y avait pas de fonds à cet usage à Saint-Étienne. On peut s’interroger sur la date à laquelle eut lieu cette demande, puisqu’elle n’allégea nullement la condamnation qui frappa l’accusé, lequel ne bénéficia de la remise du reste de sa peine que le 29 mai 1879 sous condition d’un arrêté d’expulsion. Il partit pour Sydney (Australie) le 19 septembre suivant. Il avait subi antérieurement une condamnation à six jours de prison pour vol (17 novembre 1863).
Il mourut le 9 février 1889 à Constantine (Algérie).
Voir Benoît Thibaudier.
Par Pierre-Henri Zaidman
SOURCES : Arch. Nat., BB 24/732 et BB 27. — Arch. Min. Guerre, Lg 4 et XZ 271. — ANOM, COL H 90 et Etat-civil, Constantine n° 111-1889. — Gazette des Tribunaux, 19 au 30 novembre, 2 et 7 décembre 1871. — Gaston Da Costa, La Commune vécue : 18 mars-28 mai 1871. T. 3, p. 437. — Note de Louis Bretonnière.