MAZUÉ Maurice, André, Guillaume

Par Louis Botella, Gilles Morin

Né le 24 février 1911 à Dijon (Côte-d’Or), mort le 10 septembre 1998 à Dijon ; ouvrier professionnel ; résistant ; secrétaire général du secteur de Dijon et membre du bureau de l’Union Sud-Est de la Fédération FO des cheminots ; maire de Longvic (Côte-d’Or) de 1953 à 1983 ; conseiller général de la Côte-d’Or.

Fils d’un forgeron et d’une ouvrière en robes, Maurice Mazué, ouvrier professionnel au dépôt de Dijon-Perrigny (Côte-d’Or), eut, en 1943, avec Charles Bouillot de la gare de Dijon et Roger Picot du dépôt de Perrigny, une attitude particulièrement courageuse en suscitant une grève générale spontanée dans son établissement pour obtenir la grâce de sept cheminots dijonnais condamnés à mort par les Allemands pour « sabotages ». Malgré les engagements pris par les Allemands, les sept cheminots furent décapités, quelques mois plus tard, à Stuttgart (Allemagne).

Maurice Mazué fut président du comité local et du comité cantonal de Libération. Militant de la CGT, il fut un des fondateurs du syndicat FO des cheminots de Dijon, créé le 6 janvier 1948, et de l’Union départementale interprofessionnelle de la Côte-d’Or. Au cours de la seconde moitié des années 1950, il exerça différentes fonctions syndicales : secrétaire du secteur de Dijon, secrétaire adjoint du syndicat, membre du comité technique régional des ouvriers des dépôts pour le Sud-Est et membre du bureau de l’Union Sud-Est.

Il fut élu conseiller municipal de Longvic dès le 19 mai 1945 puis premier adjoint en 1947. En 1953, il fut élu maire de cette commune, mandat qu’il conserva jusqu’en 1983.

Maurice Mazué a été par ailleurs secrétaire de la fédération SFIO de la Côte-d’Or en janvier 1950. Il fut candidat socialiste suppléant aux élections législatives de 1962 et 1967 et candidat aux sénatoriales en 1959, 1962 et en 1971 pour le “nouveau” Parti socialiste.

Maurice Mazué quitta le PS et fut alors élu conseiller général socialiste indépendant du canton de Chenove (Côte-d’Or), contre un candidat socialiste et un communiste en octobre 1973. Il fut battu en 1976 par le socialiste Esmonin, au 2e tour. Il fut par ailleurs vice-président de l’Association des communes d’Europe en 1973-1976. Il avait été décoré chevalier de l’Ordre national du Mérite, chevalier des Palmes académiques et avait obtenu la médaille d’honneur départementale et communale.

Malgré ses très nombreuses activités politiques, il resta fidèle, jusqu’à son décès, à son engagement syndical et confia à ses amis dijonnais, quelques mois avant sa mort, ses souvenirs des années 1940.

Maurice Mazué s’était marié une première fois en juin 1939 à Longvic. Divorcé en 1963, il se remaria avec Raymonde Demoulin, toujours à Longvic et fut le père de deux enfants.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article6556, notice MAZUÉ Maurice, André, Guillaume par Louis Botella, Gilles Morin, version mise en ligne le 30 juin 2008, dernière modification le 29 avril 2013.

Par Louis Botella, Gilles Morin

SOURCES : Arch. Nat., 19830172/69, 86, 119 ; 19830172, art. 85. — Arch. com. de Dijon. — Arch. Fédération CGT-FO des cheminots. — Le Rail syndicaliste.Le Bien public, quotidien de la Côte-d’Or, 11 septembre 1998. — Notes de Marie-Louise Goergen. — Informations transmises par Georges Baudin, Jean-François Chevillot et Jean-Louis Ponnavoy. — Enregistrement sonore effectué en 1998 par Christian Jacrot et Jean-Louis Ponnavoy. — État civil.

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