MARTIN Félix [MARTIN Jean, François, Félix]

Fils d’un boulanger du Creusot, il aurait préparé sans succès les concours d’entrée à Saint-Cyr et à Polytechnique, puis aurait monté un fonds de droguerie au Creusot (d’après rapport du commissaire de police du 7 mai 1870 : Arch. Dép. Saône-et-Loire M 77). Il fit ensuite sa médecine et s’installa médecin au Creusot.
En 1869, il fonda au Creusot un petit journal politique satirique, Le Sifflet, bien vite condamné pour diffamation envers la famille Schneider. Le Sifflet se fondit alors avec le Grelot, son homologue de Dijon, dont Martin devint rédacteur. Il fut ainsi le seul porte-parole direct dans la presse du mouvement ouvrier et républicain au Creusot, à la fin du Second Empire.
Sa pensée politique s’apparente au radicalisme des années 1870. Il ne participa pas directement aux grèves ouvrières de janvier et mars 1870, ni plus tard au mouvement démocratique qui aboutit à la proclamation de la Commune le 26 mars 1871, mais il fit campagne contre le plébiscite de mai 1870 aux côtés d’Assi et de Dumay. En avril 1871, il fut l’un des trois élus de la liste démocrate au Conseil municipal, et d’ailleurs le seul à siéger. En octobre il fut candidat au conseil d’arrondissement contre Henri Schneider, et ne fut battu que de 725 voix sur 5 035. À cette époque, il était journaliste à différents journaux républicains régionaux, dont Le Morvan d’Autun.
Élu député de la 2e circonscription de Saône-et-Loire (Autun), dans une élection partielle, en juin 1884, il fit partie de la majorité opportuniste de Jules Ferry. Il ne fut pas réélu en 1885.