MARTINAUD Jean-Baptiste

Né le 2 février 1834 à Loyettes (Ain) ; limeur-ajusteur ; communard, déporté en Nouvelle-Calédonie.

Il était marié, père d’un enfant. Martinaud, qui habitait Paris, servit quatre ans au 30e régiment de ligne et neuf ans au 2e régiment des Voltigeurs de la Garde.

Pendant le premier Siège, il fut élu lieutenant de la 9e compagnie sédentaire du 125e bataillon de la Garde nationale. Il passa capitaine quelques jours après le 18 mars 1871. Il participa à la sortie de Châtillon le 3 avril et, si ses hommes se débandèrent, lui ne quitta le champ de bataille qu’après avoir été blessé. Il rentra chez lui et ne marcha plus jusqu’au 23 mai. Il prétendit s’être rendu alors à Gentilly pour ne pas avoir à se battre. Il revint le lendemain. Arrêté par les fédérés, il aurait réussi ensuite à se cacher jusqu’à la fin chez un marchand de vins, rue de l’Entrepôt, tandis que le commissaire du Gouvernement du 4e conseil de guerre, devant lequel il comparut le 19 avril 1872, l’accusa de s’être battu derrière une barricade construite en ce point. Ce commissaire prétendit également qu’il n’avait dû ses nominations successives aux grades de lieutenant et de capitaine « qu’à son affiliation probable à l’Internationale ».

Martinaud fut condamné à la déportation simple et à la dégradation civique. Il arriva à Nouméa le 4 mai 1873. Sa peine de déportation fut commuée le 9 mars 1877, en huit ans de détention, elle-même réduite de deux ans le 2 avril 1878. Il n’avait encouru antérieurement aucune condamnation.
Martinaud fut bien noté en déportation et fit venir sa femme. Un deuxième enfant naquit. Le 15 janvier 1878, il arriva par la Loire à la prison de Landerneau. Sa femme et ses enfants étaient eux-mêmes revenus à Paris, mais ils étaient dans la misère et un sieur Lafont, qui apostilla une lettre de la femme en février 1878, indiquait : « La famille Martinaud meurt littéralement de faim ». Le condamné fut sans doute libéré peu après.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article65622, notice MARTINAUD Jean-Baptiste, version mise en ligne le 26 juillet 2009, dernière modification le 16 février 2020.

SOURCES : Arch. Nat., BB 24/758, n° 6066 et BB 27. — Note de Louis Bretonnière.

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