MARY Ulysse, Nestor

Né le 7 février 1850 à La Redorte (Aude) ; demeurant rue Pargaminière, à Toulouse (Haute-Garonne) ; étudiant en médecine ; adhérent de l’AIT.

Né d’un père bourrelier, Ulysse Mary était en 1872 étudiant en médecine à Toulouse (Haute-Garonne). Cette même année, il tenta d’organiser une Fédération des Écoles avec le concours du journal républicain radical L’Émancipation, qui publia un manifeste dans lequel il déclarait que « l’insurrection (était) le plus saint des devoirs ». Il était également en relations avec la rédaction du journal « purement socialiste » L’Œil du peuple. C’est sans doute dans ce cadre qu’il fit la connaissance de Gabriel Deville.

Affilié à l’AIT, il prêta son appartement, rue Pargaminières, pour que soit organisée en décembre une réunion regroupant douze participants, réunion à l’issue de laquelle fut créé un Conseil fédéral chargé d’organiser le travail de recrutement parmi les ouvriers. Figurant au nombre des accusés du procès intenté aux membres toulousains de l’Internationale en mars 1873, il fut condamné à huit jours de prison et 500 F d’amende.

Après sa libération, il partit poursuivre ses études à Montpellier, où « il fut pendant de longues années étudiant en médecine » (rien n’atteste d’ailleurs qu’il ait jamais obtenu son doctorat), préférant sans doute la politique, avant de se replier sur une exploitation rurale à La Redorte, où il cultivait des vignes en 1882.
Au début des années 1880, il devint un collaborateur de l’homme politique et journaliste socialiste Omer Sarraut, maire éphémère de Carcassonne de mars 1887 à sa mort, le 22 septembre suivant. Il participa également comme rédacteur-gérant au journal de Sarraut, Le Radical de l’Aude.
Élu maire républicain-socialiste de La Redorte avant 1886, il fut la même année candidat aux élections départementales dans le canton de Saissac sous l’étiquette radicale-socialiste. En juillet 1889, il participa à Ginestas, près de Narbonne, à un banquet du Parti socialiste révisionniste de l’Aude.

En octobre 1897, Mary quitta sa région, peut-être après des revers de fortune ayant entraîné la perte de ses propriétés, pour devenir sous-inspecteur des Enfants assistés à Bordeaux. En juillet 1908, il occupait les mêmes fonctions à Montauban. Après 28 ans et 2 mois de services civils, et 10 mois et 24 jours de services militaires, il obtint une pension avec jouissance au 1er novembre 1921.
En mai de l’année suivante, il était toujours à Montauban, d’où il envoya une mise au point au Peuple pour préciser le lieu exact où Flourens avait trouvé la mort, invoquant le témoignage de son « vieil ami » Amilcare Cipriani, témoin oculaire des événements, avec qui il avait plusieurs fois fait le pèlerinage sur les lieux du drame.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article65649, notice MARY Ulysse, Nestor, version mise en ligne le 26 juillet 2009, dernière modification le 15 juillet 2020.

SOURCES : Procès de l’Internationale. Compte-rendu des débats devant la chambre de police correctionnelle de Toulouse, Paris, Dentu/Toulouse, Massip, 1873. — Le Cri du peuple, 16 août 1887. — Journal officiel du 16 mai 1922, p. 5062. — Recherches de Michel Cordillot et Jean-Pierre Bonnet.

rebonds ?
Les rebonds proposent trois biographies choisies aléatoirement en fonction de similarités thématiques (dictionnaires), chronologiques (périodes), géographiques (département) et socioprofessionnelles.
Version imprimable