MASSENET Léon, Adrien, dit de Marancour, dit Noel

Né à Toulouse (Haute-Garonne) le 6 (ou 8 ?) octobre 1834 ; mort le 31 mai 1886 à Paris (IXe arr.) ; homme de lettres ; chef du 215e bataillon fédéré et lieutenant-colonel inspecteur divisionnaire du casernement ; membre de l’Association Internationale des Travailleurs.

Massenet appartenait à une famille de très bonne bourgeoisie : son père, Alexis, Michel, Pierre, Nicolas était manufacturier ; sa mère, Éléonore, Adélaïde, Roger de Marancour, dont il prit le nom, était dite « propriétaire » ; deux oncles paternels étaient officiers. La famille quitta Toulouse pour Saint-Étienne (Loire) où naquit en 1842 un frère cadet, qui allait devenir le compositeur de musique Jules Massenet ; puis elle s’installa à Paris où le père dirigea une usine.
D’octobre 1866 à août 1867, Léon Massenet fut rédacteur en chef du Journal méridional d’Avignon, présenté comme « organe de l’administration préfectorale de l’époque ». Massenet nourrissait alors des « sentiments monarchistes ». On lui reprocha d’avoir fait en ce temps-là des dettes dans les maisons de jeu.

Pendant le Siège de Paris, il fut lieutenant au 215e bataillon de la Garde nationale et fréquenta « les clubs de cavalerie » ; sous la Commune, il fut élu chef du même bataillon, et, le 6 mai 1871, devint lieutenant-colonel de cavalerie et inspecteur divisionnaire de la 1re division : il avait pleins pouvoirs sur le mouvement des troupes de caserne à caserne ; il serait le chef fédéré qui, le 23 mai, à la Banque de France, se fit remettre 500 000 F ; mais Lissagaray cite le fait à cette date sans donner aucun nom. En 1871, Massenet habitait, 4, rue de Calais, à Paris, IXe arr. Son appartenance à l’Internationale, donnée pour certaine, daterait sans doute de cette époque.

Après la défaite, Massenet put fuir avec sa concubine — il avait emprunté l’uniforme d’un parent — un frère officier de gendarmerie ? — et gagner Bruxelles et Genève (ou l’inverse) ; il était à New York lorsque le 3e conseil de guerre le condamna par contumace, le 15 juin 1874, à la déportation dans une enceinte fortifiée.
Finalement, il se rendit en Amérique du Sud : Rio de Janeiro, Buenos-Aires. Il est — dit le dossier contumax, mars 1879 — « rédacteur en chef du journal » de cette dernière ville. Il fut gracié le 17 mai suivant.
Il était célibataire.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article65686, notice MASSENET Léon, Adrien, dit de Marancour, dit Noel, version mise en ligne le 26 juillet 2009, dernière modification le 30 juin 2020.

ŒUVRE : Les ouvrages cités au catalogue de la Bibl. Nat. n’ont aucun rapport avec la Commune et aucun caractère politique ou social. En collaboration avec H. Bellenger et M. Vuillaume : Hommes et choses du temps de la Commune. Récits et portraits pour servir à l’histoire de la première révolution sociale, t. I, 1871, 234 pp. Puis, à Bruxelles en 1872, Massenet publia une édition du Girondin Brissot : Recherches philosophiques sur le droit de propriété et sur le vol, considérés dans la nature et dans la société. À Londres, la même année, une brochure intitulée Les Charlatans politiques.

SOURCES : Arch. Nat., BB 24/858, n° 3087. — Arch. Min. Guerre, 3e conseil. — Arch. PPo., B a/469 et B a/431, pièces 786 à 791. — L. Descaves, Philémon..., op. cit., pp. 74-76. — Michel Cordillot (coord.), La Commune de Paris 1871. L’événement, les acteurs, les lieux, Ivry-sur-Seine, Les Éditions de l’Atelier, janvier 2021.

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