Né le 6 août 1829 à Fontenay-Trésigny (Seine-et-Marne) ; demeurant à Paris, 18, rue Vandrezanne (XIIIe arr.) ; marchand de vins ; communard, déporté en Nouvelle-Calédonie.
Il était marié, père de famille. Il avait été condamné en 1846 par le conseil de guerre maritime de Brest (Finistère) à cinq ans de réclusion pour vol à bord, avec effraction et récidive. Les renseignements recueillis sur son compte étaient très mauvais : il vivait en concubinage, s’enivrait, fréquentait les clubs « les plus mal composés ».
Pendant le 1er Siège, il était sous-lieutenant à la 4e compagnie du 134e bataillon de la Garde nationale et il continua son service sous la Commune de Paris comme lieutenant. Le 19 mars 1871, il prit la direction de la prison disciplinaire de l’avenue d’Italie où étaient incarcérés depuis la veille les commissaires et employés de police des quartiers de la Gare, de la Salpêtrière et de la Maison-Blanche (XIIIe arr.) ; le 23 mars, ces prisonniers furent conduits à la Santé. Il dit avoir protégé Chanzy, qui le reconnut ; il était lié avec Léo Melliet, Duval, Sérizier. Il serait rentré chez lui le 24 mai.
Arrêté le 14 juin, il fut condamné, le 19 mars 1872, par le 3e conseil de guerre, aux travaux forcés à perpétuité ; il arriva à Nouméa le 24 octobre 1872. Le 15 novembre 1879 sa peine fut commuée en déportation simple ; conduite et travail étaient assez bons, dit-on en déportation, mais sa grâce avait été rejetée en 1872 et 1878. Il fut amnistié en 1880.
SOURCES : Arch. Nat., BB 24/762 et BB 27 (il est alors prénommé Alphonse Émile). — Arch. Min. Guerre, 3e conseil. — Note de Louis Bretonnière.