MATHIEU Jean, Augustin, Marie

Né le 6 mai 1845 à Montigny-le-Roi (Haute-Marne), mort le 23 juillet 1899 à Paris (XXe arr.) ; domicilié à Paris (XIe arr.), 36, rue Servan ; manouvrier (il est dit aussi ouvrier mécanicien) ; communard.

Fils d’un marchand faïencier, Jean Mathieu s’engagea au 36e de ligne à Ajaccio en 1862, il fut promu caporal puis sergent fourrier avant d’être libéré en 1867. Il avait servi en Algérie où il fut blessé et au Mexique. Il fut condamné à 100 F d’amende pour délit de chasse le 6 février 1869 à Langres (Haute-Marne). Il était marié à une couturière.
Pendant le premier Siège, il fut élu sous-lieutenant dans la 8e compagnie puis lieutenant dans la 4e compagnie du 65e bataillon de la Garde nationale. Il servit la Commune de Paris comme commandant au château de la Muette. Promu colonel, il fut nommé le 14 mai 1871 par Dombrowski à la tête des forces réunies entre le Point-du-Jour et la porte Wagram. Le 23 mai, il remplaça Matuszewicz qui s’était enfui, au commandement de la cité de Vincennes, siège du 2e secteur, rue Haxo. Il combattit avec les 65e et 124e bataillons fédérés sur les hauteurs du Père-Lachaise et il fut arrêté le 26 mai, boulevard du Prince Eugène (XIe arr.) et conduit sur un ponton à Cherbourg.
Affirmant qu’il n’était qu’un simple garde au 65e bataillon, il bénéficia d’un non-lieu le 24 janvier 1872. Finalement identifié, mais il était trop tard, il se réfugia à Saint-Dizier puis en Belgique, où il arriva le 5 août 1872 et résida successivement à Laeken, Ixelles, Anderlecht et Shaerbeek.

Le 13 août 1873, le 12e conseil de guerre le condamna par contumace à la déportation dans une enceinte fortifiée. Cela ne l’empêcha pas de venir clandestinement en France, notamment dans son pays d’origine où on le rechercha sans succès (1876).

Sa peine fut remise le 17 mai 1879. Il habitait alors Schaerbeek (Belgique).

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article65771, notice MATHIEU Jean, Augustin, Marie, version mise en ligne le 26 juillet 2009, dernière modification le 4 octobre 2021.

SOURCES : Arch. Paris, D2R4 15 et V4E10776 (2932). — Arch. Nat., BB 24/863 et BB 27. — Arch. Min. Guerre, 12e conseil (n° 536). — Arch. PPo., listes de contumaces. — Arch. Dép. Haute-Marne, 61 M 30. — Arch. Gén. Roy. Belgique, dossier de Sûreté n° 255504 (dossier conservé). — F. Sartorius, J.-L. De Paepe, Les Communards en exil. État de la proscription communaliste à Bruxelles et dans les faubourgs, Bruxelles, 1971. — Notes de Louis Bretonnière et M. Cordillot. — Michel Cordillot (coord.), La Commune de Paris 1871. L’événement, les acteurs, les lieux, Ivry-sur-Seine, Les Éditions de l’Atelier, 2021.

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