MAUNOURY Antoine, Théophile

Né le 22 décembre 1825 à Corbreuse (Seine-et-Oise) ; demeurant à Saint-Ouen (Seine), 8, rue de l’Armée ; cordonnier ; communard, déporté en Nouvelle-Calédonie.

Il était marié, père de deux enfants (il en aurait perdu deux autres pendant le Siège, écrivait son père le 10 mars 1875). Il avait servi cinq ans dans l’armée et avait été libéré sans certificat de bonne conduite.

Pendant le 1er Siège, il appartint à la 3e compagnie du 26e bataillon de la Garde nationale comme caporal. Maunoury n’avait pas d’antécédents judiciaires.
Après le 18 mars 1871, il demeura parmi les fédérés ; il prétendit n’avoir fait que du service à la mairie de Saint-Ouen et avoir été révoqué de ses fonctions de caporal vers le 10 ou le 12 mai en raison de son peu d’assiduité au bataillon et sous l’inculpation d’être un ancien gendarme ; il continua son service comme simple garde. On lui reprocha avant tout une perquisition à la caserne de gendarmes de Saint-Ouen, le 6 avril. Arrêté le 31 mai, il fut incarcéré à Rochefort.

Il fut condamné, le 20 mai 1872, par le 3e conseil de guerre, à cinq ans de travaux forcés et embarqué le 5 octobre sur la Sibylle pour la Nouvelle-Calédonie ; le 27 janvier 1873, sa peine fut commuée en cinq ans de réclusion. En octobre 1873, il perdit sa femme ; sa fille aînée, âgée de dix-sept ans, était « en condition » chez un teinturier ; la plus jeune, dix ans, vivait chez son grand-père paternel, tailleur d’habits à Arpajon (Seine-et-Oise). Quant au condamné, le médecin de la maison centrale de Fontevrault (Maine-et-Loire) le disait, le 13 septembre 1876, atteint d’un cancer à l’estomac ; il avait passé 133 jours à l’infirmerie depuis le 1er janvier 1876 et l’affection « paraît mortelle ». Il fut gracié le 31 octobre 1876.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article65832, notice MAUNOURY Antoine, Théophile, version mise en ligne le 26 juillet 2009, dernière modification le 20 février 2020.

SOURCES : Arch. Nat., BB 24/776, n° 10 420. — Louis Bretonnière, Roger Pérenès, L’Internement des prévenus de la Commune à Rochefort, Nantes, Université Inter-Ages, 1995. — Notes de M. Cordillot.

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