Par Roger Vignaud
Né le 7 mars 1845 à Rouen (Seine-Maritime) ; mort en 1913 ; participant à la Commune de Marseille (Bouches-du-Rhône).
Taille 1,65 m ; cheveux et yeux noirs ; portant des favoris, Albert May habitait 17, rue du Temple, à Paris, dans le 3e arrondissement où il exerçait le métier de doreur. Célibataire, May était un orateur socialiste bien connu des réunions publiques.
Le 27 mars 1871, il rejoignit le mouvement insurrectionnel à Marseille en compagnie d’Amouroux et de Landeck pour prendre la direction des opérations. Il était porteur des pleins pouvoirs de la Commune de Paris et du comité central de la Garde nationale. Son arrivée, avec celle de ces deux collègues eut pour effet de donner un nouvel essor à la Commission départementale qui était sur le point de se dissoudre. May prit part à tous les actes et signa toutes les proclamations de l’insurrection marseillaise, même si sa personnalité fut un peu étouffée par celle de Landeck.
Après l’écrasement de la Commune de Marseille, il réussit à s’enfuir et revint à Paris rejoindre le mouvement parisien. Albert May participa aux réunions des francs-maçons parisiens tenues au Grand-Orient, puis au Châtelet, qui aboutirent à la manifestation de la franc-maçonnerie en faveur de la Commune qui se déroula le 29 avril.
En 1872, May se réfugia à Londres comme beaucoup de communards. Le 1er juin 1874, il fut condamné par contumace, par le 3e Conseil de guerre à la déportation dans une enceinte fortifiée, peine qui lui avait déjà été infligée à Marseille le 22 janvier 1872. Il se rendit ensuite en Belgique où il arriva le 28 mars 1877. Il se fixa à Liège où il continua « à propager activement les doctrines socialistes ». Il fut gracié le 8 avril 1879.
Selon une note de Versailles de juillet 1871, (cf. Arch. Nat. C. 2876), dont nous faisons état sous toutes réserves, il est dit de May A. : « Passe pour être de la police ». Ce type d’information au conditionnel ne saurait être prise à la lettre.
Par Roger Vignaud
SOURCES : Archives Départementales des Bouches-du-Rhône, côte : 2R.322 et 323, rapport de police du 22 décembre 1871, côte : 2R.521. —Archives Nationales, BB 24/858, n° 3094.Arch. Nat., BB 24/858, n° 3094. — Arch. Min. Guerre, 3e conseil (n° 1687). — Archives du Grand-Orient (Bibl. Nat.), cote 1632, vol. II. Manifestation du 29 avril 1871. — A. Olivesi, La Commune de 1871 à Marseille, op. cit. — Arch. Gén. Roy. Belgique, dossier de Sûreté n° 315 931 (en 1880). — Jean Maitron, Dictionnaire biographique du mouvement ouvrier français. — Michel Cordillot (coord.), La Commune de Paris 1871. L’événement, les acteurs, les lieux, Ivry-sur-Seine, Les Éditions de l’Atelier, janvier 2021.