MÉLIN Ernest

Né le 9 janvier 1839 à Lons-le-Saunier (Jura) ; demeurant à Paris, 59, rue Charlot, IIIe arr. ; voyageur de commerce ; communard, déporté en Nouvelle-Calédonie.

Ernest Mélin habitait à Paris au 59 de la rue Charlot (quartier des Enfants Rouges). Il était veuf, père de deux enfants. Mélin avait travaillé en différentes villes de province, à Nantes par exemple, où il avait organisé une société de secours mutuels, puis il était venu à Paris vers 1868.

Simple garde, pendant le 1er Siège, à la 3e compagnie du 86e bataillon, il continua son service sous la Commune de Paris. Lors de l’insurrection, il fut nommé délégué par sa compagnie au Comité central et à la mairie du IIIe arr. « où il paraît s’être occupé de la recherche des réfractaires ». Au début de mai 1871, il devint directeur des Abattoirs de la Villette et le demeura jusqu’au 24 mai.
« Pendant sa gestion il s’est rendu complice de la disparition d’une somme de 45 000 f ». De ce fait, il fut condamné le 12 septembre 1871, par le tribunal correctionnel de la Seine, à un an de prison pour usurpation de fonctions et abus de confiance (Il apparaît très vraisemblable, comme en d’autres cas similaires, que l’argent disparu a tout simplement servi à la marche du service dont était chargé Mélin. La condamnation modérée à un an de prison tend à confirmer cette thèse).

Mélin avait été arrêté à Nantes après la Commune, le 21 avril 1872, et fut condamné, le 14 juin 1872, par le 5e conseil de guerre, à la déportation dans une enceinte fortifiée. « Il faisait partie de l’Internationale ». Est-ce lui qui intervint, le 19 janvier 1871, à la réunion du Conseil fédéral des sections parisiennes de l’Internationale ? (cf. Les Séances officielles de l’Internationale à Paris pendant le Siège et pendant la Commune, op. cit.)
Sa peine fut commuée le 27 janvier 1873, en celle de la déportation simple, puis, le 8 mai 1879, en six ans de bannissement. Il fut embarqué pour la Nouvelle-Calédonie le 8 mai 1873 sur le transport Calvados. Il était arrivé à Nouméa le 27 septembre 1873 puis débarqué à l’île des Pins. Il fut définitivement gracié le 27 septembre 1879 et revint par la Creuse.

Y a-t-il identité avec E. Mélin ?

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article65951, notice MÉLIN Ernest, version mise en ligne le 26 juillet 2009, dernière modification le 4 octobre 2022.

SOURCES : Arch. Nat., BB 24/785, n° 12874 (rapport à la Commission des Grâces, 7 janvier 1873). — Arch. Min. Guerre, 5e conseil, dossier 548. — J.O. Commune, op. cit., 16 mai. — Murailles... 1871, op. cit., pp. 506 et 544. — Jean-Claude Farcy, La répression judiciaire de la Commune de Paris : des pontons à l’amnistie (1871-1880). — Notes de Louis Bretonnière et de Rémy Scherer.

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