MEYER Alphonse

Né le 27 septembre 1842 à Paris ; y habitant, en 1871, 4, rue Victor-Cousin, Ve arr. ; doreur sur cuir ; membre de la section du XIIIe arrondissement de l’Internationale ; communard, déporté en Nouvelle-Calédonie.

Après sa première communion, en 1855, il entra chez la veuve Girard pour apprendre le métier de doreur sur cuir. Après trois ans d’apprentissage, il fut ouvrier, puis, à vingt et un an, passa contremaître, toujours dans la même maison où il demeura jusqu’à son arrestation ; ouvrier « aussi actif qu’habile », au-dessus de tout éloge, selon le témoignage — 14 septembre 1875 — de sa patronne qui, d’après Alphonse Meyer, attendait son retour pour lui donner la direction de la maison (recours en grâce, 8 janvier 1876).

Meyer fut membre du comité d’armement du Ve arr. et appartenait « à la section internationale du XIIIe arr. » Il figure en effet sur une liste des adhérents de la section du Panthéon de l’Association Internationale des Travailleurs, mais il comptait également parmi les principaux membres de la section du XIIIe arr. de la même organisation (cf. Dict., t. IV, pp. 61 et 68). L’accusé prétendit n’avoir assisté qu’à une réunion de l’Internationale, rue d’Arras, au mois de septembre 1870. Toutefois il reconnut que cette réunion avait pour but la formation d’une nouvelle section et qu’il s’était fait inscrire alors comme membre de la société. « Contremaître dans un atelier, il voulait, a-t-il dit, se rendre compte de l’association et connaître les moyens dont elle disposait parce qu’elle avait fait des grèves dans son corps de métier ».

Meyer appartenait à une compagnie de marche du 118e bataillon de la Garde nationale et il obtint, dit-il, le 1er mars 1871, le grade de sergent-major. Au début d’avril, il participa à la première grande sortie de Versailles et, du 11 au 21 mai, il fut de service dans les tranchées de la Grange Ory. Il aurait occupé le Panthéon du 21 au 23 mai, puis il se réfugia chez sa sœur, rue Saint-Gilles, IIIe arr., et ne prit plus part à la lutte. Après son arrestation, il fut incarcéré à Rochefort.
Le 8e conseil de guerre le condamna, le 24 février 1872, à la déportation simple, peine commuée le 7 juillet 1876 en cinq ans de détention. Son casier judiciaire étant détruit, on ignore s’il avait été antérieurement condamné, mais les renseignements recueillis sur lui furent favorables.
Arrivé en Nouvelle-Calédonie le 3 mai 1873, il fut autorisé à résider à la Grande-Terre le 29 avril 1874, puis réintégré le 11 mai 1875, « ayant été jugé déméritant par le conseil d’administration ». Il fut bien noté par la suite et rentra en France en 1877 par le Navarin.
Il était célibataire.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article66154, notice MEYER Alphonse, version mise en ligne le 26 juillet 2009, dernière modification le 27 février 2020.

SOURCES : Arch. Nat., BB 24/758, n° 6054 et BB 27. — Louis Bretonnière, Roger Pérrenès, L’Internement des prévenus de la Commune à Rochefort, Nantes, Université Inter-Ages, 1995. — Notes de M. Cordillot.

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