MILLIÈRE Frédéric, Ferdinand, François, Eugène, Germain, dit Maigro

Né le 20 mai 1831 à Semur-en-Auxois (Côte-d’Or) ; commerçant ; domicilié 7, rue de Laghouat (Paris, XVIIIe arr.) ; colonel et chef de légion sous la Commune de Paris.

Fils d’un boulanger, Frédéric Millière avait servi comme brigadier fourrier dans un régiment de cuirassiers puis il était devenu marchand de fournitures pour laiteries, puis de produits chimiques après avoir été déclaré en faillite le 20 août 1867. Il fut aussi brièvement facteur chez l’éditeur Fayard. Il avait également été condamné à 50 F d’amende pour coups en 1861.

Au lendemain du 4 septembre 1870, il rejoignit les rangs de la Garde nationale et son brevet de capitaine au 166e bataillon fut signé par Clément Thomas le 15 septembre. Le 18 mars 1871, il occupa la place Vendôme (Ier arr.) à la tête de son bataillon qui l’avait élu commandant. Il y était de nouveau le 22, lorsqu’il s’agit de disperser la manifestation des « amis de l’ordre » et il y resta jusqu’au 1er avril. Nommé chef de la XVIIIe légion en remplacement de Josselin, il fit distribuer des armes aux compagnies de marche le 4 avril ; le 24, il donna des drapeaux rouges à sa légion. Membre de la Commission exécutive, il signa la proclamation révolutionnaire à la province. Incapable d’une initiative vigoureuse, Millière fut en partie responsable de la défense faible et mal conduite de Montmartre lors de l’entrée des Versaillais dans Paris. À sa décharge, il avait à sa disposition des effectifs peu nombreux – les meilleurs bataillons du XVIIIe arr. étaient en première ligne ailleurs – et découragés.

Après la fin des combats, il réussit à s’enfuir et gagner Londres, où il s’établit marchand de vins en 1874. Bien qu’inscrit au groupe des Indépendants, il ne fit guère parler de lui. Le 30 juillet 1872, le 14e conseil de guerre le condamna par contumace à la peine de mort. Malgré cela, il revint peut-être clandestinement en France sous le nom de Maigro en 1874.
Il fut amnistié en 1879. En octobre de cette même année, il semble avoir été au nombre des Communards exilés qui envoyèrent leurs encouragements aux participants du congrès ouvrier socialiste de Marseille (cf. c. rendu du congrès, pp. 378-386). Lors de son retour en France en 1882, Frédéric Millière fut arrêté, malgré l’amnistie, sur dénonciation d’un débiteur, puis relâché quelques heures plus tard.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article66320, notice MILLIÈRE Frédéric, Ferdinand, François, Eugène, Germain, dit Maigro, version mise en ligne le 26 juillet 2009, dernière modification le 4 octobre 2021.

SOURCES : Arch. Paris, D2R4 32. — Arch. Min. Guerre, GR 8 J 358 (n° 517). — Arch. Nat., BB 24/866. — Arch. PPo., E a/104-1. — Note de Louis Bretonnière. — Michel Cordillot (coord.), La Commune de Paris 1871. L’événement, les acteurs, les lieux, Ivry-sur-Seine, Les Éditions de l’Atelier, 2021.

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