MISME Gabriel

Par Michel Thébault

Né le 30 décembre 1851 à Bénévent-l’Abbaye (Creuse) ; maçon de la Creuse ; garde national de Paris ; communard, déporté en Nouvelle-Calédonie.

Gabriel Misme était le fils d’Antoine Misme, maçon âgé de 29 ans, et de Jeanne Misme, couturière âgée de 26 ans. Il devint maçon comme son père, maçon de la Creuse, migrant saisonnier, et était domicilié à Paris en 1870–1871, 51 rue du Port-Saint-Ouen, aujourd’hui rue Pouchet dans le XVIIe arrondissement.

Célibataire, âgé de 19 ans, il servit lors du premier siège comme simple garde à la 1re compagnie sédentaire du 223e bataillon de la Garde nationale (appartenant à la XVIIe Légion du XVIIe arrondissement). Sous la Commune de Paris, sachant lire et écrire, il fut employé de mairie dans le XVIIe arrondissement où il paraissait remplir les fonctions de délégué. Il fut arrêté en mai 1871 et emprisonné à la prison de la Santé, puis à Port-Louis dans le secteur de Lorient (Morbihan) dans l’attente d’un jugement. Ramené en région parisienne, il comparut devant le 5e Conseil de guerre siégeant à Versailles. Les renseignements obtenus sur son compte n’étaient pas bons, selon la police : « toute sa famille se signalait d’ailleurs par ses opinions exaltées ». Il fut reconnu coupable « de mars à mai 1871 dans un mouvement insurrectionnel, d’avoir porté des armes apparentes, d’avoir fait une arrestation illégale, de s’être rendu complice de pillages d’effets et de propriétés mobilières commis en réunion ou en bande et à force ouverte ». Gabriel Misme répondit qu’il avait à venger la mort de son père, tué le 31 octobre 1870. Il fut condamné, le 20 avril 1872, par le 5e conseil de guerre, à vingt ans de travaux forcés et 200 F d’amende. Ses recours rejetés, il arriva au bagne à Port-Louis le 23 août 1872. Il fut « détaché de la chaîne du bagne le 25 janvier 1873 et embarqué pour la Nouvelle Calédonie sur le transport Le Rhin » (dossier ANOM, op. cit.). Il refusa de faire un recours en grâce en juin 1877 mais obtint la remise de sa peine le 5 juin 1879, et partit vers la France sur La Loire le 1er novembre 1879.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article66383, notice MISME Gabriel par Michel Thébault, version mise en ligne le 29 juin 2022, dernière modification le 30 juin 2022.

Par Michel Thébault

SOURCES : Arch. Nat., BB 24/762. — Arch. PPo., listes d’amnistiés. — Arch. Nat. Outre-Mer (ANOM), Col H 1689. — Arch. Dép. Creuse (état civil). — Stéphane Trayaud, Oubliés de l’Histoire, les Limousins de la Commune de Paris, Mon Petit Éditeur, 2012. — Jean-Claude Farcy, La répression judiciaire de la Commune de Paris : des pontons à l’amnistie (1871-1880). — Site internet Les Maçons de la Creuse, annuaire général.

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