MONTELLE Nicolas, Eugène

Il était marié, père de deux enfants. Ancien militaire, il avait fait du service dans plusieurs régiments de ligne. Lorsqu’il était au 52e il avait subi, en 1863, une condamnation à deux ans de travaux publics pour désertion ; il avait bénéficié d’une remise de la moitié de sa peine ; à sa libération, il obtint un certificat de bonne conduite.

Pendant le 1er Siège, il était chargé de l’organisation des Pupilles de la République dont il avait été nommé commandant. Fin janvier 1871, le bataillon fut licencié ; Montelle fut alors élu commandant du 76e bataillon de la Garde nationale, le 28 février, après avoir obtenu 22 000 voix comme candidat à la députation en janvier 1871.
Il conserva son grade de commandant sous la Commune de Paris, puis il donna sa démission le 15 avril, mais elle fut refusée. Il se retira chez lui peu après, se réfugia à Vincennes (Seine) puis à Troyes (Aube) où il fut arrêté. Il écrivait encore, le 25 avril, à son colonel, une lettre qu’il terminait par ces mots : « Vive la République ! Vive la Commune ! ». Il fréquentait les principaux clubs de Paris et y prit plusieurs fois la parole ; les derniers six mois, il avait habité rue Bréguet (XIe arr.).

De bons renseignements sur son compte furent fournis par le commissaire de police qui dit notamment : « Il n’a jamais tenu de propos politiques ». Il fut condamné, le 27 décembre 1871, par le 3e conseil de guerre, à la déportation simple, peine commuée le 25 avril 1872, en cinq ans de détention, puis réduite à quatre ans le 16 décembre 1874.
Après sa libération, Montelle fut caissier à Troyes et à Arcis-sur-Aube (Aube), où il se trouvait en février 1878. Le 31 octobre 1878, la surveillance de la police fut levée.

Il se confond peut-être avec Eugène Montelle, de l’AIT.