MORTIER Henri, Joseph

Né le 17 avril 1843 à Paris, mort le 19 février 1894 à Paris ; découpeur de bois ; blanquiste, membre de la section des Prolétaires du XIe arr. de l’Association Internationale des Travailleurs ; élu de la Commune de Paris.

Tombe de Henri et Caroline Mortier au Père Lachaise

Henri Mortier était découpeur sur bois (cf. Arch. Nat.), commis-architecte, selon P.-V Commune (il est vraisemblable que Mortier fut découpeur sur bois si l’on en juge par ce qui est dit sur son travail à Paris avant la Commune, puis en Suisse).

Mortier, dont le dernier domicile connu à Paris avant 1871 était, 15, rue Saint-Ambroise, XIe arr., fit partie du Comité central de la Garde nationale constitué le 15 mars après élections. Il servit comme capitaine dans une compagnie de marche du 191e bataillon et, le 26 mars, fut élu à la Commune par 21 186 électeurs du XIe arr. sur 25 183 votants et 42 153 inscrits. Dans un remerciement à ses électeurs, il se définit ainsi : « Orateur, je ne le suis pas et je ne veux point l’être, crieur de profession de foi, encore bien moins, mais homme d’action, voilà ce que je suis et ce que je continuerai d’être. »
Il fit partie de la commission des Services publics élue le 29 mars et, le 13 mai, remplaça Ferré à la commission de Sûreté générale. Il ne prit pas part au vote sur le Comité de Salut public... Selon Clère, op. cit., « d’une violence toute juvénile, il [Mortier] se montra l’un des membres les plus passionnés et les plus autoritaires de la Commune ». Mortier fut également président de la commission d’enquête constituée le 13 avril 1871 dans le XIe arr. de Paris « pour les pensions et indemnités à accorder aux veuves et orphelins des victimes de la défense des droits du peuple ». (cf. Murailles... 1871, op. cit., p. 296). Voir Capellaro.

Le 24e conseil de guerre le condamna par contumace, le 19 juillet 1872, à la peine de mort.
Réfugié à Londres, il signa, en juin 1874, la brochure blanquiste Aux Communeux du groupe « La Commune révolutionnaire », déclaration athée, communiste, révolutionnaire. Il fut « membre de la commission de contrôle de la Société des réfugiés » — Voir Arnauld A.. Il fut également membre fondateur de l’École française organisée à Londres par les réfugiés et destinée aux enfants des proscrits — Voir Huguenot. Il se rendit ensuite en Belgique d’où il fut expulsé en 1875. Sans doute est-ce alors qu’il travailla en Suisse dans la fabrique de caractères en bois des frères V. et Lucien Charles Bonnet — Voir ces noms. Il dut retourner à Londres où il se trouvait en mars 1877. En 1879, il aurait habité Francfort.
En ce qui concerne sa conduite antérieurement à la Commune, le rédacteur de police s’exprime en ces termes : « Travaillait chez H. Poinsard, tapissier, fabricant de meubles, rue Saint-Ambroise, 9. A été l’objet d’une plainte en détournement déposée par ledit négociant. Les poursuites ont été interrompues par la Commune. »

Marié, avec Caroline (1845-1898), il était père de deux enfants.

Il repose au cimetière du Père Lachaise, à Paris.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article66783, notice MORTIER Henri, Joseph, version mise en ligne le 26 juillet 2009, dernière modification le 30 juin 2020.
Tombe de Henri et Caroline Mortier au Père Lachaise

SOURCES : Notes de Jean Maitron. — Dict., t. IV, p. 62. — Michel Cordillot (coord.), La Commune de Paris 1871. L’événement, les acteurs, les lieux, Ivry-sur-Seine, Les Éditions de l’Atelier, janvier 2021.

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