MICHAUD Ernest, François

Par Yves Lequin

Né le 5 décembre 1884 à Breloux-la-Crèche (Deux-Sèvres), mort le 8 août 1939 à Nice (Alpes-Maritimes) ; ouvrier menuisier, cheminot puis employé de mairie et permanent syndical ; secrétaire de la Fédération CGT des Services publics.

Fils d’un employé de gare, Ernest Michaud avait d’abord fait un apprentissage de menuisier à Saintes (Charente-Inférieure) puis était entré en octobre 1908 au Réseau des chemins de fer de l’État. Il adhéra au syndicat en octobre 1910 ; l’année suivante, il en devint le secrétaire adjoint et le demeura jusqu’en 1913. Il vint alors habiter Paris. De 1915 à 1917, il fut secrétaire du syndicat parisien des cheminots et, de 1918 à 1920, administrateur de l’orphelinat des cheminots. Syndiqué à la CGT, il participa à la conférence de Clermont-Ferrand en décembre 1917. Il fut révoqué pour faits de grève le 11 mai 1920 et se refusa toujours à solliciter sa réintégration. Il devint alors quelque temps secrétaire à la mairie de Gassicourt (Seine-et-Oise), avant de devenir permanent syndical, quand il fut élu en 1925 secrétaire de la Fédération nationale des employés et ouvriers des Services publics. Militant connu, il était depuis 1923 membre de la commission administrative de la CGT et assurait la gérance de la Fédération, le journal du syndicat. Au début des années trente, il était également membre de la commission supérieure de la Caisse nationale des retraites pour la vieillesse et du Conseil national économique et collaborait fréquemment non seulement au Peuple, mais aussi au Populaire.
En effet, Ernest Michaud avait adhéré au Parti socialiste SFIO en 1915 ; membre de la IIe section de la Fédération de la Seine, il fut d’ailleurs candidat aux élections législatives de 1932 dans la 3e circonscription du XIe arr. Il recueillit 1 969 voix sur 17 922 votants. Membre du Conseil national économique de 1927 à 1937, il démissionna et fut remplacé le 13 janvier 1938.
Toujours secrétaire fédéral en 1935, avec Raymond Bomal*, Ernest Michaud conserva cette fonction dans la nouvelle Fédération des Services publics unifiée au printemps de 1936, mais en démissionna en juillet 1937. Il devint alors secrétaire de mairie à Nice où, quelque temps avant sa mort, il fit l’objet d’une mesure de suspension de plusieurs mois pour avoir fait grève en novembre 1938. Il comptait alors parmi les collaborateurs du journal Syndicats, fondé par les anciens confédérés hostiles à la montée de l’influence communiste dans la CGT.
Coopérateur, Ernest Michaud a été un des fondateurs de « La Saintaise », puis de « L’Union des Coopérateurs » de Chatou.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article6702, notice MICHAUD Ernest, François par Yves Lequin, version mise en ligne le 30 juin 2008, dernière modification le 25 décembre 2011.

Par Yves Lequin

SOURCES : Arch. Nat. F7/13730 et 13836. — Arch. PPo. 306 et Ba/1686. — Compère-Morel, Grand dictionnaire socialiste, op. cit., p. 538. — D. Stephany, Le personnel de la CGT de 1936 à 1939, op. cit. — M.-F. Rogliano, « L’anticommunisme dans la CGT-Syndicats », Le Mouvement social, n° 87. — Le Peuple, septembre 1927. — État civil.

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