MICHAUD Pierre, Henri

Par Jean-Noël Dutheil

Né le 25 janvier 1885 à Montluçon (Allier), fils d’un conducteur du chemin de fer du Paris-Orléans.-Mécanicien au chemin de fer du Paris-Orléans, ouvrier métallurgiste aux Bourrus à Commentry (Allier). Responsable du syndicat CGT des métaux de Commentry. Secrétaire régional provisoire des Comités Syndicalistes Révolutionnaires (CSR). Militant communiste.

Après avoir été étudiant, le 18 avril 1905, Pierre Michaud s’engagea dans l’armée pour quatre ans à la Mairie de Montluçon. À partir de mars 1910, il fut à Reterre (Creuse) où il travailla comme homme d’équipe à la Compagnie des Chemins de fer du Paris-Orléans (P.O.) qu’il quitta le 6 juin 1911. Après avoir été facteur à la gare de Granville (Orne), il fut, à la déclaration de la guerre, affecté au Régiment d’Infanterie de Montluçon. Pierre Michaud fut ensuite remis à la disposition du réseau d’Etat à partir du 6 mai 1916 où conducteur de machine, il participa au transport de troupes et de munitions. Il adhéra au syndicat des cheminots de Montluçon en 1917. Dans un premier temps, il affirma ne pas appartenir au parti minoritaire et avoir eu confiance en la CGT jusqu’en 1920 puis sa position syndicale évolua et il adopta les thèses minoritaires. Pierre Michaud fut révoqué du chemin de fer P.O., suite aux grèves de 1920, il devint ouvrier métallurgiste chez Commentry-Oissel (usine des Bourrus à Commentry). Militant actif, il engagea au nom des minoritaires, une bataille vigoureuse en 1921 avec des prises de parole dans les réunions en dénonçant les réformistes de son syndicat qui « restent dans l’inertie et c’est leur faute si la classe ouvrière souffre » (8 avril), en apportant la contradiction à la réunion de Blum (5 novembre), en luttant pour le contrôle du syndicat des métaux où il réussit à faire mettre en minorité Félix Parizot. Ce dernier tenta de l’écarter comme n’ayant pas de mandat de son syndicat (26 mai) mais les deux hommes se retrouvèrent au Congrès de l’Union Départementale CGT à Commentry (16-17 juillet), il mena au nom du Comité Syndicaliste Révolutionnaire (CSR), soutenu par les cheminots de Cosne, l’opposition au rapport moral présenté par Parizot. Il y accusa ce dernier de faire de la collaboration de classe et de chasser les CSR des organisations. Il se porta candidat au poste de secrétaire général de l’Union Départementale CGT, obtenant 11 voix contre 31 à Parizot. En septembre, le CSR se structura à Montluçon fort d’une cinquantaine de membres, il rayonna en outre sur la Nièvre et le Cher, Michaud en fut le secrétaire régional provisoire, Alphonse Bonnemère en étant le secrétaire départemental pour l’Allier. Ce même mois, il organisa la lutte aux Bourrus (440 ouvriers) pour obtenir une augmentation de salaire auprès de la Direction. Il obtint un mandat de son syndicat pour participer au congrès unitaire de décembre. Au congrès de l’Union Départementale Unitaire qui se tint à Moulins, le 29 janvier 1922, il fit une déclaration accusant les secrétaires de la Bourse du Travail de Montluçon, Amable Valette, et de l’Union départementale, Félix Parizot, de détourner son courrier. Cette affaire vint devant la commission administrative de la Bourse du Travail de Montluçon, la réunion tumultueuse marqua le début de la scission. Au début du printemps, il fit une tournée de propagande pour la CGTU dans le milieu des mineurs en compagnie de Lanusse, Auclair et Mathiaut.
Il participa à une réunion au côté de Marie Louise Berthon, le 5 décembre, où il fit un discours féministe. Quelques jours plus tard, un ouvrier des Bourrus fut renvoyé suite à une altercation avec un contremaître, le syndicat unitaire organisa une grève afin d’obtenir sa réintégration. Cette grève fut à l’origine d’une violente polémique entre les communistes Ernest Montuses, Pierre Michaud et le socialiste Isidore Thivrier. Au final, 24 ouvriers dont 21 syndiqués furent congédiés, il quitta alors l’Allier. Il changea plusieurs fois d’adresse, le 1er novembre 1927 à Bernay (Eure) et le 20 septembre 1930 à Paris XVII.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article6703, notice MICHAUD Pierre, Henri par Jean-Noël Dutheil, version mise en ligne le 30 juin 2008, dernière modification le 23 octobre 2014.

Par Jean-Noël Dutheil

SOURCES : Arch. Nat. F7/12970. — Arch. Dép. de l’Allier 10M310 ; 1M267 ; 1R811. — Arch. de l’IHS-CGT du 03. Compte rendu de congrès de l’UD. — Le Combat Social décembre 1922. — Le Travail, décembre 1922 et janvier 1923. — L’Émancipateur, novembre 1934. — Notes de G. Rougeron.

rebonds ?
Les rebonds proposent trois biographies choisies aléatoirement en fonction de similarités thématiques (dictionnaires), chronologiques (périodes), géographiques (département) et socioprofessionnelles.
Version imprimable