Par Pierre-Henri Zaidman
Né le 4 juillet 1825 à Bordeaux (Gironde) ; chapelier ; domicilié 36 rue Vieille du Temple (Paris, IIIe arr.) ; communard, déporté en Nouvelle-Calédonie.
Fils d’un tonnelier, Nolibois était veuf, sans enfant. Il avait été condamné en 1854 pour filouterie, en 1864 pour coups.
Il s’engagea comme lieutenant dans les Éclaireurs de la Commune et prit part à la lutte à Issy, et derrière les barricades. On lui imputa l’arrestation dans un hôtel, rue des Jardins-Saint-Paul, d’un habitant nommé Lucas, sous prétexte d’intelligence avec Versailles, dont il perquisitionna le logement et qu’il fit traduire devant une soit-disant cour martiale qui le condamna à mort. Lucas conduit à la caserne de Reuilly, fut libéré par un commandant fédéré qu’il connaissait.
Il fut arrêté à son domicile le 1er juillet 1871. Le rapport d’instruction lui était évidemment très défavorable : « homme d’une moralité excessivement médiocre, il proférait les injures les plus violentes contre les lâches et fainéants, disait-il, qui ne voulaient pas servir la Commune et les menaçait même de son revolver ». Malgré le réquisitoire du commissaire du gouvernement qui demandait la perpétuité, le 8e conseil de guerre ne le condamna qu’à dix ans de travaux forcés le 24 octobre 1871, mais le jugement fut annulé le 9 novembre suivant pour fausse application de la peine, et le 7e conseil de guerre, le 22 novembre 1871, le condamna à la déportation dans une enceinte fortifiée ; il arriva à Nouméa le 2 novembre 1872 par la Guerrière. Amnistié le 15 janvier 1879, il rentra par le Navarin.
Il mourut à Paris (Ve arr.) le 7 octobre 1901.
Par Pierre-Henri Zaidman
SOURCES : Arch. Min. Guerre, GR 8J 241 (60), GR 8 J 256 et GR 8 563. — Arch. Nat., BB 24/831. — Arch. PPo., listes d’amnistiés. — Arch. Paris, V4E 8459 (2360). — L’Industriel-de-Saint-Germain-en-Laye, 28 octobre et 25 novembre 1871. — Note de Louis Bretonnière.