NOVI Philippe

Par Roger Vignaud

Né le 5 février 1833 à Lucérame (Alpes-Maritimes) ; participant à la Commune de Marseille (Bouches-du-Rhône), déporté en Nouvelle-Calédonie.

Fils de Charles Antoine et de Rose Mousquet ; ex-gardien de la paix ; marié, père de quatre enfants, il était tailleur d’habits et habitait, 6, rue Breteuil.
Le 23 mars 1871, il prit une part active au mouvement insurrectionnel. Il occupa durant cette période, les fonctions de commissaires aux délégations judiciaires à Marseille. Le 2 avril, il fit partie de la délégation conduite par Bauche qui se rendit au Palais de justice pour arrêter le Procureur M. Guibert et son substitut M. Berr. Novi, autrefois attaché aux bureaux de M. Cousin, commissaire aux délégations du Parquet, connaissait parfaitement les lieux. En arrivant au Palais, il se posta le fusil à la main, à la porte du cabinet du secrétaire, en disant en provençal : « Moi je m’en charge, ici je les connais tous ». Puis, tenant son fusil de la main droite, il ferma de la main gauche le corridor qui donnait accès sur la rue Fortia, afin que personne ne puisse s’échapper. Une fois le Procureur et son substitut arrêté, il escorta, toujours en armes, les prisonniers à la Préfecture. Le 4 avril 1871, il était interpellé aux abords du Palais de justice les armes à la main et écroué.

Déféré devant le Conseil de guerre, il fut jugé du 12 au 28 juin avec les principaux protagonistes de l’insurrection marseillaise. Lors de son procès le procureur précisa : « En tant que gardien de la paix publique, Novi a, en procédant à l’arrestation et à la séquestration de magistrats, trahi ses devoirs envers la justice. Au lieu de faire respecter la loi, il s’est mis au service des insurgés ». Le 28 juin 1871, les juges du Conseil de guerre le condamnèrent à dix ans de travaux forcés. Il fut déporté à l’île Nou. Le 15 janvier 1879, il bénéficia d’une remise de peine.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article67233, notice NOVI Philippe par Roger Vignaud, version mise en ligne le 26 juillet 2009, dernière modification le 26 mars 2020.

Par Roger Vignaud

SOURCES : Archives Départementales des Bouches-du-Rhône, côte : 2.R-523 – jugement n° 63, registre d’ordre n° 11024. — Archives Nationales, BB 24/729 et BB27. — Jean Maitron, Dictionnaire biographique du mouvement ouvrier français. — Ugo Bellagamba, Les Avocats à Marseille, praticiens du droit et acteurs politiques (XVIIIe et XIXe siècles) P.U.F. Aix-Marseille, 2001 ; 577 p. — Arch. PPo., listes d’amnistiés. — Gazette des Tribunaux, juin-juillet 1871. — Note de Louis Bretonnière.

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