Par Jean Maitron
Né le 16 juillet 1838 à Vierzon (Cher), mort le 5 septembre 1891 à Martigny (Couilly-Pont-aux-Dames) (Seine-et-Marne) ; général fédéré pendant la Commune de Paris ; membre de l’Association Internationale des Travailleurs.
Fils d’Auguste Okolowicz, et de Joséphine Clémence Cannuet. Le père d’Auguste Okolowicz était un Polonais, professeur de musique, réfugié en France après 1831 ; lui-même était l’aîné de vingt-quatre enfants (Voir Okolowicz Charles, Okolowicz Anatole, Okolowicz Édouard et Okolowicz Ferdinand).
Auguste Okolowicz avait été chanteur, bimbelotier, directeur du Casino-Cadet, rédacteur en chef du journal Paris-Théâtre. Le 10 octobre 1863, il avait été condamné, à Paris, à 100 f d’amende pour « complicité, par aide et assistance, d’outrages à la morale publique et aux bonnes mœurs ». Il habita, 5, avenue d’Antin, et, 82, boulevard des Batignolles, XVIIe arr.
Auguste Okolowicz, qui avait fait la guerre de Crimée et, en 1870, la campagne de France, servit pendant le 1er Siège à la Légion des Volontaires de la France, avec grade de capitaine et devint ordonnance de l’amiral Pothuau ; après l’armistice, il fréquenta le club de la rue de Lévis (XVIIe arr.), et, le 18 mars 1871, planta un drapeau rouge sur la colonne de la Bastille. Il fut élu, le 24 mars, commandant de son ancien bataillon, le 90e, puis nommé, le 20 avril, sous-chef d’état-major du général Dombrowski après qu’il eut été blessé la veille, à Asnières, à la tête et aux bras (cf. J.O. Commune, 21 avril). Promu général, il fut blessé assez grièvement au ministère de la Guerre par l’imprudence d’un de ses amis nettoyant son revolver. Soigné à l’ambulance des Champs-Élysées, il fut sauvé de la fusillade par son ancien chef, l’amiral Pothuau ; fait prisonnier, envoyé à Satory le 18 juillet 1871, il s’en évada le 29 septembre 1871 déguisé, grâce à une de ses sœurs, en lieutenant des troupes régulières.
Il vécut deux mois caché à La Garenne (Seine), puis gagna la Belgique avec sa sœur et l’enfant de celle-ci âgé de six ans. Il fut condamné par contumace, le 31 juillet 1872, par le 5e conseil de guerre, à la déportation dans une enceinte fortifiée.
Arrivé le 5 février 1874 à Bruxelles, Okolowicz était avisé le 16 d’avoir à quitter le royaume. Il résidait à ce moment à l’hôtel du Grand Lion blanc, 10, rue du Singe, mais, de sursis en sursis, il fut finalement autorisé à résider. En juin 1874, Okolowicz s’installa à Molenbeek-Saint-Jean (commune périphérique de Bruxelles) 66, chaussée de Gand, et exerça la profession de négociant en tapis, laines et mercerie. En plus, il lavait à neuf les tapis, laines etc.
En 1876, au 16, rue Ribeaucourt, il tenait un magasin de porcelaines assez misérable à l’arrière d’une cour.
Cité en tant que témoin dans une affaire non politique, Okolowicz se vit condamné en 1879 pour avoir refusé « d’invoquer la divinité » en prêtant serment. Il fut gracié le 5 juin de cette même année.
Revenu à Paris, il y dirigea une fabrique de porcelaine craquelée. Il était marié à une certaine Marie Carré et mourut à Martigny (Couilly-Pont-aux-Dames) (Seine-et-Marne) le 5 septembre 1891.
Voir Wroblewski W.
Par Jean Maitron
SOURCES : Arch. Nat., BB 24/861, n° 4607 et C 2882 (Cher). — Arch. Dép. Cher, Police politique, 57, série M. — Procès-Verbaux de la Commune de 1871, op. cit., t. I, pp. 289, 325, 350 ; t. II, p. 7. — Arch. Min. Guerre, 5e conseil, n° 596. — Arch. PPo., B a/427. — Arch. Générales royaume Belgique, 4e section, police des étrangers, n° 273682. — J.O. Commune, 21 avril 1871. — K. Wyczanska, Polacy W Komunie Paryskiej 1871 R, op. cit. — L’Intransigeant, 28 juillet 1880 (lettre de Ferdinand Okolowicz). — Alfred Barbou, L’amiral Pothuau, Jouvet et Cie (1882), p. 158-159. ; Le Figaro, 6 septembre 1891. — Notes de PH Zaidman.