OLIVE Jean, Philippe

Par Pierre-Henri Zaidman

Né le 31 mars 1830 à Frontignan (Hérault), gérant d’une maison de commerce, domicilié 40, boulevard Bonne-Nouvelle (Xe arr.) ; communard, lieutenant-colonel, attaché à l’ex-préfecture de Police.

Fils d’un entrepreneur de travaux, Jean Philippe Olive s’engagea au 7e régiment de chasseur le 23 mai 1848 et fut nommé sous-lieutenant le 5 mai 1859, il servit en Afrique et en Italie. Son dossier militaire mentionne qu’il « a un fâcheux orgueil qui l’entraîne à faire des dettes, il a été puni, mais ses affaires sont si embarrassées qu’il est difficile de s’en retirer ». Cela explique que sa démission motivée « pour des raisons de famille afin de prendre la gestion d’une maison de commerce » fut acceptée le 24 octobre 1865. Domicilié 40, boulevard Bonne-Nouvelle (Xe ar.), il était marié et avait eu un enfant.

Le 15 novembre 1870, il s’engagea dans la Légion des Volontaires de la France et fut nommé chef de bataillon. Le 28 février 1871, il fut condamné par défaut à 2 mois de prison et 25 francs d’amende pour détournement de fonds et de matériel, quelques jours après, il fut arrêté et écroué à Mazas en faisant fait l’objet d’une nouvelle poursuite pour abus de confiance. On ne sait comment, il entra en contact avec Emile Duval qui le nomma immédiatement lieutenant-colonel, attaché à l’ex-préfecture de Police.
Le 26 mars 1871, il réclama à son ancien adjudant-major son arriéré de solde depuis le 28 février et devant son refus, fit perquisitionner son domicile le 1er avril par les gardes nationaux, le 3 avril, il était au plateau de Châtillon avec Duval et au moment où l’avant-garde de la colonne échangeait des tirs avec les Versaillais vers Villacoublay c’est lui qui aurait donné l’ordre de repli (d’après le récit de Vuillaume), il regagna Paris dans la soirée et ordonna la libération d’un certain Lalou, arrêté sur ordre de Rigault. Le 5, il fut chargé par Rossel d’opérer la concentration de matériels et de chevaux à l’Ecole militaire.
Il fut arrêté sur ordre de Rigault le 7 avril. Incarcéré, il écrivit plusieurs lettres à Rigault pour lui demander son élargissement, les lettres resteront sans réponse. Dans une de ces lettres, non datée, il écrivait :

« Citoyen Rigault,
Pendant mon séjour au milieu de vous, rien n’a pu faire suspecter la loyauté de mon caractère et mon dévouement à notre cause ; on m’a arrêté, pourquoi ? Les uns disent que c’est pour la malheureuse journée de dimanche, les autres que c’est pour mon affaire de chef de bataillon ; dans l’un et l’autre cas j’ai des témoignages qui attesteront que je n’ai pas manqué à mes devoirs d’honnête homme, de soldat et de bon citoyen. »

Il fut libéré le 25 mai et arrêté par les Versaillais le 19 juillet. Il fut condamné par le 3ème Conseil de guerre le 24 juin 1872 à 10 ans de bannissement, sa peine fut remise le 17 mai 1879.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article67275, notice OLIVE Jean, Philippe par Pierre-Henri Zaidman, version mise en ligne le 26 juillet 2009, dernière modification le 27 mars 2020.

Par Pierre-Henri Zaidman

SOURCES : Arch. Nat., BB 24/866. — Arch. Min. Guerre, GR 8 J 3e conseil 25 (n°532), 5 YE 18895 et Li 26.

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