OZÉRÉ Théodore

Domicilié à Paris, rue Lemercier (XVIIe arr.) ; marié, père d’un enfant. Il avait été condamné en 1847 à 25 f d’amende pour coups et blessures.
Déporté en 1851 à Lambessa, il « s’est toujours signalé depuis comme un libre penseur et un révolutionnaire ». Avant la guerre contre la Prusse, il avait fait enterrer civilement sa petite fille âgée de six mois, et dans les lettres de faire-part il avait fait qualifier l’enfant de « citoyenne ». Début mars 1871, il avait fait apposer en face de sa maison une affiche rouge « excitant les militaires à la rébellion ».
Sous la Commune de Paris, il fut un des principaux membres du club de la rue de Lévis (XVIIe arr.) ; Edmond Mégy fréquentait son établissement. Il continua son service comme garde au 91e bataillon fédéré. L’accusé nia toute participation à l’insurrection ; il reconnut cependant avoir porté quelquefois le costume de garde national, sans faire aucun service. Lors de l’entrée des troupes, il se rendit chez un sieur Cahen-Gerson, rue du Bac (VIIe arr.) et y resta jusqu’au 25 mai.
Plusieurs pièces représentaient l’accusé comme un honnête commerçant, mais il était dit aussi « révolutionnaire de profession » ; condamné, le 13 juin 1872, par le 6e conseil de guerre, à la déportation simple, il obtint la remise de sa peine le 15 janvier 1879 ; mais il mourut le 4 mai 1879 à l’hôpital de l’île des Pins.

Il a laissé des notes très utiles pour connaître la vie des communards déportés.