PALIX Louis (Jean-Louis)

Par Notice complétée par Marianne Enckell

Né aux Ollières (Ardèche) le 25 juin 1829, mort à Lyon le 8 mars 1871 ; tailleur ; militant de l’AIT ; participant à la Commune de Lyon.

Fils d’agriculteur, Palix arriva à Lyon en 1857 et habita, 41, cours Vitton. En 1866, il était membre de la Commission exécutive de la section lyonnaise de l’Internationale. Il fut membre de plusieurs sociétés coopératives et de la société des libres penseurs. Il mourut en février 1871.
De tous les Lyonnais, écrira J. Guillaume (L’Internationale, t. I, p. 244), Palix « était le seul pour qui je me sentisse une sympathie réelle et qui m’inspirât de la confiance ». J. Guillaume nous le présente à cette époque comme un « homme d’âge, au visage ascétique qu’encadrait une barbe noire, à la parole grave et lente ». Il avait épousé une veuve qui exerçait la profession de sage-femme ; il avait deux enfants d’un premier mariage et habitait rue Ney (Testut : Arch. PPo., B a/439).
Palix, trésorier de la nouvelle commission d’initiative de l’Internationale, 17 mars 1867 (Arch. Mun. Lyon I 2/43, pièce 172), participa comme délégué au congrès de l’Internationale tenu à Lausanne en 1867 (avec A. Schettel il représenta les sections de Lyon) et à celui de Bâle, 1869. À ce dernier congrès, il était délégué des corporations des ovalistes et des tailleurs. Il donna lecture d’un rapport qui apporta d’intéressantes précisions sur la situation misérable des ouvriers ovalistes dont il avait soutenu la grève (cf. Le Progrès du Locle, 7 août 1869). Dans l’important débat sur la question de la propriété du sol, il se prononça pour le collectivisme (les votes des 27 délégués français se répartissent ainsi : 12 pour, 4 contre, 10 abstentions, 1 membre absent). Notons enfin que, dans le cadre de ce congrès, il fut un des dix membres du jury d’honneur qui eut à se prononcer dans le différend qui opposait Bakounine à W. Liebknecht.
Après la disparition de la plupart des sections en 1868, Palix fit partie de la Commission d’initiative chargée de la réorganisation de l’Internationale à Lyon, et, le 25 janvier 1870, il fut désigné avec G. Blanc, Chol, Placet et Albert Richard pour s’occuper des questions de rédaction et de correspondance.
Le 13 mars, sur invitation imprimée signée Palix, Chol, Busque (Arch. PPo., B a/439, pièce 5614), se tint, salle de la Rotonde, une réunion à l’issue de laquelle Palix fut nommé membre de la Commission fédérale de quinze militants qui succéda à la Commission d’initiative. Il était prévu que cette Commission fédérale serait renouvelée annuellement en assemblée générale ; deux délégués par corporation adhérente devaient être adjoints aux quinze membres élus.
En raison de son appartenance à l’Internationale, il fut arrêté le 30 avril avec A. Richard, G. Blanc, Chol, Doublé et quelques autres, mais bénéficia de l’amnistie lors de la proclamation de la République.
Le 19 mai 1870, un rapport de police le présentait comme « très hostile au gouvernement de l’Empereur [...], propageant autant qu’il est en son pouvoir les idées républicaines. Son domicile, est-il écrit, sert de rendez-vous à tous les démocrates de son quartier sur lesquels il exerce une grosse influence » (Arch. Mun. Lyon, I 2/55, pièce 58).
Avec Beauvoir, Charvet, Chol et Placet, membres comme lui de l’Internationale, Palix fit partie du Comité de Salut public composé également de républicains d’autres nuances qui s’installa à l’Hôtel de Ville de Lyon le 4 septembre et fut remplacé le 15 par un Conseil municipal élu de tendances modérées. Membre du Comité central du Salut de la France dont la création fut décidée le 17 septembre, il fut, le 25, l’un des signataires de l’Affiche rouge, émanation de ce Comité, qui proposait dans son article 1er l’abolition de « la machine administrative et gouvernementale de l’État » et, dans ses articles V et suivants, l’instauration de Comités révolutionnaires « qui exerceront tous les pouvoirs sous le contrôle immédiat du peuple ». (J. Guillaume, L’Internationale, t. II, pp. 91 à 95). C’est chez lui que Bakounine et Lunkiewicz résidaient et c’est par son intermédiaire qu’ils communiquaient avec les révolutionnaires lyonnais à la veille de la journée insurrectionnelle du 28 septembre qui se termina par une défaite pour les révolutionnaires et fut suivie d’arrestations. Malade, Palix fut laissé en liberté.
En 1869, il avait été admis avec Ch. Keller, Paul Robin et peut-être Varlin, dans la société secrète que Bakounine avait fondée après la dissolution de la Fraternité internationale, janvier-février 1869.
Palix mourut à Lyon « dans les premiers jours de février [1871], des suites de la maladie de poitrine qui le minait depuis plusieurs années » (J. Guillaume, L’Internationale, t. II, p. 131, n. 3. Le fils adoptif de Louis Palix fixe la date de sa mort au 8 mars, ce qui est conformé par l’état civil. Cf. Nouméa, aller et retour, Paris, 1880, par Narcisse Barret, chap. I). Il était marié à Virginie Elisabeth Teyssier.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article67450, notice PALIX Louis (Jean-Louis) par Notice complétée par Marianne Enckell, version mise en ligne le 26 juillet 2009, dernière modification le 6 novembre 2019.

Par Notice complétée par Marianne Enckell

SOURCES ET BIBLIOGRAPHIE : Arch. PPo., B a/439. — Arch. Dép. Rhône, série R, 1er conseil de guerre, envahissement de l’Hôtel de Ville, dossiers Bakounine, Lunkiewicz. — Arch. Mun. Lyon, I 2/43, pièce 172 ; I 2/55, pièce 58. — Etat civil. L’Internationale, 23, 30 janvier, 27 mars 1870. — J. Guillaume, L’Internationale, t. I, p. 120 ; t. II, p. 110. — Testut, L’Internationale, p. 167, pp. 170 à 172.

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